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Blainville essuie un refus de Québec au sujet de son complexe sportif

Blainville essuie un refus de Québec au sujet de son complexe sportif

La Ville de Blainville a subi une rebuffade du ministère des Affaires municipales au sujet du complexe sportif Centre d'Excellence Sport Rousseau. Québec refuse d'autoriser un cautionnement de près de 8 millions de dollars à l'organisme sans but lucratif (OSBL) qui gère le centre.

Son président, l'ancien hockeyeur Joël Bouchard, se trouve dans une situation de conflit d'intérêt, explique le ministère dans une lettre en date du 13 juin 2013 et adressée au directeur général de Blainville, Paul Allard.

« Cette personne a obtenu le contrat de gestion du complexe sportif à la suite d'une négociation de gré à gré entre l'une de ses compagnies et l'organisme dont il est administrateur », explique le ministère dans sa lettre.

Joël Bouchard cumule aussi la fonction de président et gouverneur de l'équipe de hockey junior qui occupe le centre, l'Armada, qui appartient à Québecor. Or, le ministère souligne que lors de l'octroi du contrat de location d'heures de glace à l'Armada, l'ancien joueur de la Ligne nationale de hockey aurait représenté à la fois les intérêts de l'équipe sportive et ceux de l'OSBL.

« Cette situation de conflit d'intérêts soulève de nombreux questionnements sur le plan de l'éthique qui ne peuvent pas être passés sous silence, d'autant qu'une certaine partie du financement provient de l'argent public », peut-on lire dans l'avis.

Le seul conseiller de l'opposition à Blainville, Louis Lamarre, s'indigne, mais n'est pas surpris. « Depuis le départ, il y a des conflits d'intérêts et la Ville a toléré pendant tout ce temps-là cet état de fait. »

Blainville refuse de céder

Lors d'une séance extraordinaire tenue le 25 juin, le conseil municipal a voté une résolution remplaçant trois des cinq sièges au conseil d'administration du centre sportif. La Ville y détient maintenant la majorité et le maire François Cantin en est le président.

Le porte-parole de la Ville, Yves Meunier, estime qu'avec cette résolution, Blainville a répondu aux exigences du ministère et demande une reconsidération de la décision.

Au départ, le centre devait être géré par les municipalités de Blainville et de Boisbriand, mais cette dernière s'est retirée du projet qui est passé de 15 à 30 millions de dollars. Blainville se retrouve seule à cautionner des prêts de 21 millions de dollars et en cautionnera 8 millions de plus si le ministre accède à sa demande.

D'après un reportage de Francine Plourde