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La comédie musicale « Hairspray » : un charme irrésistible, malgré tout (CRITIQUE/PHOTOS/VIDÉO)

«Hairspray» : un charme irrésistible, malgré tout (CRITIQUE/PHOTOS/VIDÉO)

Grâce à l'incroyable vent de fraîcheur soufflé par la comédie musicale Hairspray, il est impossible de ne pas sortir du Théâtre St-Denis avec un énorme sourire, une envie irrépressible de chanter, de danser et de courir s'acheter un billet pour une autre représentation. Malgré plusieurs maladresses, la production dirigée par Denise Filiatrault a soulevé le public !

Baltimore, début des années soixante, la jeune Tracy Turnblad rêve de participer au Corny Collins Show, une émission où des jeunes chantent et dansent les tubes de l'heure, en faisant des clins d'œil à la caméra et en ajoutant une bonne dose de fixatif à leur tignasse entre chaque prise. Rabrouée par la starlette de l'émission et sa ratoureuse de mère, la productrice, la jeune boulotte s'acoquine avec de jeunes Afro-Américains, à une époque où la ségrégation raciale résonne encore bien fort. Hymne à la différence, cri du cœur en faveur des rêves les plus fous, Hairspray est d'abord et avant tout une histoire de musique, de rythme et de déhanchements.

Même si les décors de la production québécoise n'ont pas les moyens des grandes comédies musicales de Broadway ou de Londres, le spectacle compense avec une énergie folle, une traduction impeccable, des chansons enlevantes et des chorégraphies entraînantes. Il faut avoir un cœur enveloppé de pierre ou un profond dégoût pour les comédies musicales pour résister au charme, à la candeur et à la joie de vivre contagieuse qui règne sur la scène pendant plus de deux heures.

Ne joue pas qui veut...

Voyant à quel point Vanessa Duchel, Olivier Dion et Kim Richardson manquent de naturel en interprétant leurs dialogues parlés, on ne peut faire autrement que d'apprécier la quantité de portions chantées de la comédie musicale. Les trois chanteurs n'ayant pas encore appris à user de leurs tripes, comme ils savent si bien le faire en poussant la note.

Néanmoins, chacun d'eux nous offre de beaux moments. Bien qu'elle ne brille pas comme son personnage l'impose lors des numéros de danse, Vanessa Duchel démontre à quel point sa technique vocale a fait du chemin depuis sa participation à l'édition 2009 de Star Académie, alors que sa voix au potentiel impressionnant ne cessait de flancher sous la pression, par manque d'expérience et de discipline. Quatre ans plus tard, elle revient à l'avant-scène avec une voix puissante, chaude, nuancée et solide, quoiqu'un peu rigide dans la tenue de notes.

Olivier Dion semble tout à fait à l'aise dans le registre pop de la comédie musicale et se tire très bien d'affaire avec les pas de danse, les sourires en coin et la main dans les cheveux. Dans le cas de Kim Richardson, si on oublie le français hésitant et le fait qu'elle ne sera jamais, ô grand jamais, comédienne, il faut mentionner à quel point ses solos vocaux, alliant la pop au gospel, étaient vibrants et puissants. Le public lui a même offert une ovation debout en plein milieu du spectacle.

Les spectateurs ont également bondi de leurs sièges après le numéro principal de l'une des stars de la soirée, Gardy Fury. L'interprète de Seaweed J. Stubbs sait non seulement jouer et chanter, mais il possède également un grand, grand talent de danseur, qui lui a permis de décrocher la mâchoire des centaines de personnes présentes.

Artiste de comédie musicale accomplie, Geneviève Charest règne sur la distribution en interprétant une Velma Von Tussle détestable à souhait, en se laissant mouvoir avec grâce et en démontrant l'étendue de son talent vocal, capable de moduler sa voix entre les accents pop et lyriques que seules de rares chanteuses maîtrisent.

Deux autres ex-académiciens, Véronique Claveau (Amber Von Tussle) et Brian Audet (Corny Collins) sont crédibles dans chacun des aspects de leur jeu. Tanya Brideau (Penny Pingleton) et Isabelle Drainville (Prudy Pingleton et la prof d'éducation physique) réussissent à puncher à chacune de leurs apparitions, alors que Louis Champagne (Edna Turnblad) semble s'amuser comme un petit fou, déguisé en femme.

Même si le talent des interprètes est inégal, Hairspray possède une force de frappe indéniable. Du bonheur en barre.

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