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Les heures de travail des médecins résidents jugées inacceptables

Les heures de travail des médecins résidents jugées inacceptables

Le statu quo concernant les heures de travail des résidents en médecine est inacceptable, soutient un rapport publié jeudi par le Comité directeur national sur les heures de travail des résidents, qui regroupe des représentants d'organismes canadiens qui contribuent à la formation médicale postdoctorale.

« Les périodes de 24 heures consécutives ou plus sans sommeil réparateur devraient être évitées en raison des risques qu'elles représentent. Elles ne devraient avoir cours que dans des circonstances rares et exceptionnelles », peut-on lire dans le rapport intitulé Fatigue, risque et excellence : à la recherche d'un consensus pancanadien sur les heures de travail des résidents.

Aboutissement d'une étude menée depuis mars 2012, le rapport s'appuie sur des sondages menés auprès des principaux intéressés ainsi que de leur formateur, une comparaison avec les normes à l'étranger et une revue de littérature.

Le Canada ne possède pas de législation nationale régissant les conditions de travail des résidents. Elles varient ainsi considérablement selon l'emplacement géographique.

En comparaison, aux États-Unis, les heures sont limitées en fonction de l'expérience des résidents, et en Europe, le temps de travail hebdomadaire ne doit pas dépasser, en moyenne, 48 heures.

Les dangers de la fatigue

Les périodes de travail traditionnelles des résidents au pays présentent des risques pour la santé physique, mentale et professionnelle des résidents. Sur le banc des accusés, les périodes de 24 heures consécutives ou plus sans profiter d'un sommeil réparateur.

En 2011, un arbitre avait ordonné au Centre universitaire de santé McGill de limiter à 16 heures les journées de travail des médecins résidents. L'obligation de faire des gardes de 24 heures va à l'encontre de la Charte canadienne des droits et libertés, avait-il conclu.

La fatigue diminue le rendement cognitif et affecte le comportement. Un médecin fatigué n'est pas nécessairement un médecin dangereux, prévient-on néanmoins. Le lien entre la fatigue, les erreurs médicales et la sécurité des soins aux patients n'est pas clair.

Les heures de travail ne constituent qu'un des facteurs contribuant à la fatigue des résidents. Il n'existe pas de données concluantes prouvant que des restrictions d'heures de travail consécutives des résidents sont nécessaires pour assurer la sécurité des patients.

Les auteurs du rapport préconisent ainsi une approche globale visant à réduire le risque lié à la fatigue et à optimiser le rendement plutôt que des initiatives concernant seulement la réglementation des heures de travail.

Des plans de gestion de risques

Tous les programmes de résidence devraient élaborer des plans de gestions des risques liés à la fatigue, recommande le rapport. Ceux-ci devraient s'attarder à l'examen de la charge de travail, à la physiologie et aux besoins de chaque résident, ainsi qu'à l'encadrement et au soutien disponible.

Les approches pédagogiques devraient être repensées afin d'exploiter les nouvelles méthodes pour assurer une formation adéquate. Les modèles d'organisation d'horaires devraient finalement être repensés afin d'offrir une gamme plus large de solutions adaptées.

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