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Émile Poirier : entre Ottawa et Montréal

Émile Poirier : entre Ottawa et Montréal

Quand les Sénateurs affrontaient le Canadien au premier tour des séries et que les « Pageau, Pageau, Pageau » résonnaient dans la Place Banque Scotia, un jeune homme vivait son rêve.

Un texte de Guillaume Lefrançois

Émile Poirier, lui, avait des frissons pour son ami Jean-Gabriel Pageau.

« Je regardais ça à la télévision, c'était incroyable, je me mettais dans sa peau », raconte Poirier, un attaquant des Olympiques de Gatineau, classé 39e espoir nord-américain pour le repêchage par la Centrale de recrutement de la Ligue nationale.

Poirier et Pageau se connaissent bien pour avoir joué ensemble avec les Olympiques de Gatineau. Mais ils étaient plus que de simples coéquipiers.

Pageau, un Gatinois, était le « chauffeur privé » de Poirier et allait le chercher pour les entraînements des Olympiques. « C'était avec lui que je me tenais, c'était le bon vétéran qui me montrait la place », rappelle Poirier, un Montréalais qui n'avait jamais demeuré ailleurs que sur le Plateau Mont-Royal.

Puis, pendant la série Sénateurs-Canadien, les deux comparses ont même été cassé la croûte ensemble, entre deux matchs, en face du Centre Bell. « C'est lui qui conduisait, ça faisait différent! », lance Pageau.

Poirier a beau rêver au Tricolore, il ne serait pas malheureux non plus s'il était sélectionné par la même organisation que son bon ami.

Issue imprévisible

Si les dépisteurs de la LNH ont vu juste, Poirier sortira quelque part au deuxième ou au troisième tour. Mais à gauche à droite, certains le voient même comme un choix de premier tour.

C'est le cas de l'analyste Craig Button, de TSN, qui le place au 29e rang de son classement. Le dépisteur en chef du Red Line Report mentionnait également au USA Today, plus tôt ce printemps, la possibilité d'entendre le nom de Poirier au tour initial. Kyle Woodlief en a remis cette semaine en prédisant non seulement que le Canadien sélectionnerait Poirier, mais aussi, qu'il serait « le plus grand vol du repêchage ».

Sa fin de saison du tonnerre n'y est sans doute pas étrangère. L'ailier a empilé 21 points, dont 11 buts, dans les 15 derniers matchs du calendrier, avant d'ajouter 10 points en 10 rencontres éliminatoires.

« Je ne cherche pas mon nom, mais j'ai vu passer les listes, admet-il. J'en ai entendu parler (du premier tour), mais je ne veux pas trop me créer d'attentes, je ne veux pas être déçu. Même si je sortais à la fin du troisième tour, ça ne me dérangerait pas. »

Et il n'a pas besoin de chercher bien loin pour comprendre que le rang de sélection importe peu. Même s'il a été le 96e joueur appelé en 2011, Pageau a été capable de faire sa place chez les Sénateurs en moins de deux ans. Et dire que son nom n'apparaissait même pas dans le top... 200!

« Il ne doit pas s'en faire avec la liste, rappelle l'attaquant des Sénateurs. Ce sont seulement des chiffres. Une fois au camp, il n'y a plus de premier ou de deuxième tour. Chacun essaie de faire sa place. »

En puissance

À qui aura affaire l'équipe qui repêchera Poirier? « Un gros bonhomme qui fonce au filet, qui frappe, qui va dans le trafic », répond humblement l'athlète de 18 ans, qui aime comparer son style à celui d'Erik Cole.

« J'ai une bonne accélération quand je suis déjà en vitesse, estime-t-il. Je possède un bon tir, une bonne vision du jeu et je suis capable de la mettre dedans. Mais il me reste plein de choses à améliorer, comme mes départs et ma protection de rondelle le long des rampes. »

Poirier a également profité de la dernière campagne pour parfaire son jeu défensif, à un point tel qu'il était employé dans la première vague de désavantage numérique. Et ses neuf points à court d'un homme lui ont valu le 3e rang de la LHJMQ à ce chapitre.

« Des fois, il ne se passe rien, tu ne le vois pas et il finit avec deux buts une passe, explique Christian Bordeleau, dépisteur pour la Centrale de recrutement de la Ligue nationale. Il est bon dans les deux sens de la patinoire. Il n'est peut-être pas un aussi bon patineur qu'Erik Cole, mais s'il travaille son jeu, il va réussir. Il a du chien. »

Émile Poirier en rafale

  • Équipe en 2012-2013: Olympiques de Gatineau
  • Fiche : 32 buts, 38 passes, 70 points en 65 matchs (6-4-10 en 10 matchs en séries)
  • Classement : 39e patineur nord-américain selon la Centrale de recrutement de la LNH (43e à la mi-saison)
  • Taille : 1,85 m (6 pi 1), 83 kg (183 lb)
  • Numéro : 27 (« Avec ses habiletés, Alex Kovalev était mon idole. Je l'ai souvent vu jouer au Centre Bell. Et le numéro était libre quand je suis arrivé à Gatineau! »)
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