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Samuel Morin : la tour de Rimouski

Samuel Morin : la tour de Rimouski

Au classement de mi-saison, il venait au 76e rang des espoirs nord-américains. En fin de saison, malgré une blessure à une clavicule qui lui a fait rater deux mois d'action, il grimpait au 23e échelon.

Un texte de Guillaume Lefrançois

Les défenseurs de 1,98 m (6 pi 6 po) ne courent pas les rues, et c'est notamment pourquoi Samuel Morin fait tant saliver les recruteurs. Et pour ajouter à ses qualités, l'arrière de l'Océanic de Rimouski a compensé sa blessure avec une performance dans le match des meilleurs espoirs de la Ligue canadienne, quand tous les yeux étaient rivés sur lui.

« Au début, il était couci-couça, on voyait des possibilités, mais on restait sur notre appétit, rappelle Christian Bordeleau, dépisteur pour la Centrale de recrutement de la LNH. Mais au match des prospects, dans un environnement différent, il a embarqué sur la glace, ils l'ont laissé jouer et voilà! Il a tellement bien joué dans un calibre relevé. »

« Il ne sera jamais un grand joueur offensif, mais il est dur. Il est là, son potentiel. Il mérite d'avoir grimpé. Aujourd'hui, tu ne peux plus jouer avec quatre défenseurs de six pieds ou moins comme le Canadien. On l'a vu en deuxième moitié de saison. Ça t'en prend, des gars comme Morin. »

Un géant à son aise

En Morin, on n'a pas affaire à un jeune qui vient de connaître une fulgurante poussée de croissance. Il a toujours mesuré une tête de plus que ses semblables.

« J'ai toujours été plus grand que les autres. Ma mère mesure 5 pi 7 po, mon père, 6 pi. Mon papi est mort, mais il faisait 6 pi 2. Ma grandeur est ma force, et si en plus tu joues avec un long bâton, ça aide beaucoup en désavantage numérique. Être grand peut être plus difficile pour certains, car ils grandissent d'un coup, mais pas moi! »

Et il est clair que Morin n'a pas froid aux yeux. Cette saison, l'athlète de St-Henri, près de Lévis, a livré 4 combats en seulement 46 matchs. Deux fois, il s'en est pris à de grosses pointures : Jonathan-Ismaël Diaby (6 pi 5, 249 lb) et Alex Pawelczyk (6 pi 6, 217 lb).

« Je peux me battre, je n'ai pas peur de ça pantoute », lance-t-il sans hésitation.

Le jeu des comparaisons

Avec de tels spécimens, il est toujours tentant de projeter à quel défenseur de la Ligue nationale un espoir pourrait ressembler. Bordeleau a son idée.

« Il pourrait occuper un rôle comme le fait Brooks Orpik avec Kristopher Letang à Pittsburgh, par exemple. Il peut épauler un défenseur offensif, protéger les arrières. Et il possède quand même un bon tir. »

Pour les partisans du Canadien, il est aussi possible d'y tracer un parallèle avec Jarred Tinordi, un autre géant qui se rapprochera plus de Craig Ludwig que de Nicklas Lidstrom.

« J'ai vu jouer Tinordi et j'ai été impressionné. Mais je crois qu'au même âge, Samuel est plus avancé que Tinordi, soutient le directeur général de l'Océanic, Philippe Boucher. Samuel a encore beaucoup de croûtes à manger avant d'attendre à Ligue nationale. Mais c'est le même profil que Tinordi. »

Marc Bergevin pourrait drôlement modifier le relief à long terme de sa brigade défensive en utilisant un de ses trois choix de deuxième tour pour mettre la main sur Morin. Ce serait, pour le gaillard, un retour au Centre Bell, là où il a mis les pieds en 2011 en tant que bénéficiaire du Programme de bourses du Canadien.

« Quand ce sera le tour du Canadien, c'est sûr que je serai peut-être un peu plus attentif. C'est l'équipe avec laquelle j'ai grandi, même si je deviens moins partisan à l'approche du repêchage. Mais peu importe où j'irai, je serai content. »

Samuel Morin en rafale

  • Équipe en 2012-2013: Océanic de Rimouski
  • Fiche : 4 buts, 12 passes, 16 points en 46 matchs (1-6-7 en 6 matchs en séries)
  • Classement : 23e patineur nord-américain selon la Centrale de recrutement de la LNH (76e à la mi-saison)
  • Taille : 1,98 m (6 pi 6 po)
  • Poids : 92 kg (202 lb)
  • Numéro : 55 (« Je voulais le 3, c'est mon chiffre chanceux, mais il était déjà pris par un vétéran! »)
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