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Bande à part : une « der des ders » survoltée (PHOTOS)

Bande à part : une « der des ders » survoltée (PHOTOS)
Radio-Canada / Mathieu Lavoie

La salle n'était pas bondée, mais l'atmosphère n'en était pas moins survoltée au National, vendredi soir, pour la toute dernière édition de Bande à part, qui tire sa révérence après 17 ans à promouvoir la musique alternative et à faire découvrir des artistes émergents. L'émission était pour l'occasion présentée devant public et retransmise simultanément sur les ondes de la Première Chaîne de Radio-Canada. Avec une impressionnante brochette de musiciens invités, qui avaient tous le cœur à la fête, l'événement a rapidement pris des allures d'immense happening, qui laissera assurément un bon souvenir aux amateurs du concept multiplateforme.

Les notes distortionnées du thème d'ouverture de Bande à part ont résonné dans le petit théâtre de la rue Sainte-Catherine sur le coup de 21h06. L'animateur Alexandre Courteau a souhaité la bienvenue aux auditeurs et s'est rapidement fait répondre par un « BANDE À PART !!! » hurlé par la foule avec cœur et entrain. On a ensuite enchaîné avec les prestations musicales, qui ont fait le bonheur des spectateurs et des auditeurs, lesquels ont été nombreux à réagir sur Twitter.

Le groupe Rock Forest a ouvert le bal, suivi de Grosse distorsion (formé de membres du collectif humoristique Les Appendices) et Cargo Culte. En début de deuxième partie, le trio de l'heure Alaclair Ensemble a littéralement embrasé la scène avec son furieux hip hop « postrigodon bas-canadien » et ses pas de danse endiablés. Les applaudissements nourris ont fusé au son de l'adaptation de la pièce-titre de Watatatow, à la sauce davantage R'n'B et moins proprette que l'originale.

L'auteur-compositeur Keith Kouna a fait craquer le parterre avec son humour pince-sans-rire et ses textes décapants. Tout de suite après, les deux frères de Ponctuation ont craché leur rock pesant avec énergie. On avait gardé les gros canons Fred Fortin et Vulgaires machins pour la finale.

On a bien peu bavardé et on n'a pas du tout joué la carte de la nostalgie pour cette « der des ders », qu'on souhaitait de toute évidence joyeuse et festive. Plusieurs ont préféré laisser parler la musique plutôt que de livrer des témoignages engagés ou larmoyants, à l'exception de Keith Kouna, qui y est allé de quelques allusions incisives entre ses morceaux. Il a notamment blagué, en commençant, qu'il aurait préféré qu'on « ferme la ville » plutôt que Bande à part, en référence au titre d'une de ses chansons. Éric Brousseau, de Cargo Culte, s'est pour sa part désolé à voix haute de la disparition de Bande à part, alléguant qu'aucune autre tribune du genre n'existerait probablement au Québec dans l'avenir.

Lancé le 21 juin 1996, le projet Bande à part a d'abord démarré sous la forme d'un rendez-vous radiophonique hebdomadaire. Cinq ans plus tard, on mettait en ligne le site web bandeàpart.fm et, en septembre 2008, on créait les Sessions BaP, qui seront toujours disponibles pour écoute sur le site Espace.mu.

Cet été, Alexandre Courteau sera à la barre d'une nouvelle émission à Espace Musique (100,7 FM), le samedi, de 22h à minuit. Il y discutera de nouveautés musicales dans une perspective qu'il promet éclectique. Le jeune homme a animé Bande à part pendant huit ans.

C'était véritablement la journée des derniers tours de piste à la Première Chaîne de Radio-Canada, vendredi. En matinée, René Homier-Roy a éteint pour une dernière fois le micro de C'est bien meilleur le matin, tandis qu'en après-midi, Michel Désautels a convié ses fidèles à l'ultime rendez-vous qui portait son nom, lui qui changera de créneau-horaire à l'automne. La troupe de Bande à part a donc conclu une saison riche en annonces et en bouleversements.

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