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Lettre de démission de Jean-Martin Aussant, chef d'Option Nationale

Lettre de démission de Jean-Martin Aussant, chef d'Option Nationale
CP

Le chef démissionnaire d'Option Nationale, Jean-Martin Aussant, a publié une lettre aux militants afin d'expliquer sa décision. Nous reproduisons ici l'ensemble de son message.

Pour plus d'informations sur sa démission, cliquez ici.

Chers amis,

Il y a maintenant cinq ans que je suis en politique active, d’abord comme candidat à l’investiture, député à l’Assemblée nationale puis, depuis environ deux ans, chef d’Option nationale.

Les deux dernières années ont été toutes particulières puisque, en parallèle à la fondation du parti, il y a eu aussi la fondation d’une famille, avec l’arrivée de mes deux enfants. J’ai cru au départ qu’il serait possible, avec de la volonté et beaucoup de travail, de mener les deux chantiers de front. Je me rends maintenant compte qu’il est pénible de conjuguer ces deux projets sans devoir inévitablement en négliger un pour s’occuper de l’autre. Et trop souvent, c’est la famille qui tombe dans la première catégorie.

J’ai donc pris la difficile décision de me retirer de la vie politique, le temps que ma situation familiale soit plus propice à un engagement aussi intense et entier que celui de faire de la politique active. Nos statuts prévoient que notre présidente, Nathaly Dufour, assure l’intérim jusqu’à ce qu’une course à la chefferie soit organisée. J’ai confiance qu’elle remplira ce mandat de main de maître.

Je tiens à souligner que, contrairement à l’habituelle formule du « cœur qui n’y est plus », mon cœur y est toujours à 100 %. C’est la réalité personnelle et familiale qui est la mienne qui m’incite à prendre cette très difficile décision.

N’oubliez jamais que ce parti est votre parti. Vous l’avez bâti et vous y êtes chez vous. Je vous invite à continuer à agrandir la demeure et à l’embellir à votre goût. Je suis fier d’avoir pu y contribuer avec vous au meilleur de mes capacités ces deux dernières années, et je serai toujours content d’y revenir quand les occasions se présenteront, pour revoir ceux qui rendent la maison si vivante et prometteuse depuis que la première pierre fût posée.

Option nationale a plus que jamais raison d’être. Quand la moitié d’une population se prononce en faveur de la souveraineté lors d’un référendum, il serait insensé qu’aucun parti politique ne travaille activement à faire progresser cet appui au-delà du 50%. Dans le paysage politique actuel, seule Option nationale le fait.

Derrière la nouvelle de ce matin qui en attristera peut-être certains, je vois une formidable occasion, pour tous les leaders naturels que j’ai rencontrés ces derniers temps, de se signaler et de faire en sorte que se poursuive le magnifique projet qu’est Option nationale depuis sa fondation.

Laissez-moi vous rappeler quelques faits : en quelques mois, en pleine période de cynisme politique ambiant, un tout nouveau parti réussit à recruter 8 000 membres; il réussit à présenter 120 candidats, dans toutes les régions du Québec; il réussit à recueillir plus de 80 000 votes à sa première élection malgré ses moyens limités et plusieurs appels au vote stratégique; et il réussit à doubler son niveau d’appui dans les sondages depuis cette première élection. À mes yeux, un tel parti peut et doit continuer à faire progresser la cause qui l’a vu naître.

Depuis sa fondation, Option nationale a intéressé pour la première fois des milliers de gens à la politique et à la souveraineté, en bonne partie des jeunes. Une telle réussite vaut de l’or pour une société. L’espoir qu’incarne Option nationale pour tous ces gens doit se poursuivre. Le Québec en a besoin.

Merci du fond du cœur à vous, militants et bénévoles et à vous, officiers du parti, ainsi qu’à tous les formidables candidats qui se sont levés partout au Québec. Vous êtes l’avenir.

Mon message aux souverainistes est fort simple : continuez, vous avez raison. La souveraineté est incontournable et nécessaire et le destin naturel de la nation québécoise est de pouvoir décider elle-même de ce qu’elle devient et de comment y arriver. Lois, impôts, traités, voilà ce que toutes les nations du monde devraient pouvoir contrôler elles-mêmes.

Je continuerai toujours à faire avancer l’idée de souveraineté à chaque occasion qui se présentera, et c’est en faisant tout de même, auprès de nos familles, de nos amis, de nos voisins, de nos collègues, qu’on y arrivera.

Je prends aujourd’hui cette décision avec le cœur lourd, mais je vous regarderai aller avec intérêt et, j’en suis certain, avec fierté devant les résultats de votre travail. Le Québec mérite sa souveraineté, nous le savons tous. J’espère avoir contribué à ma façon à l’en rapprocher. Du moins, je m’y suis dévoué entièrement.

J’aurais voulu nommer les centaines de personnes avec qui j’ai eu le bonheur de collaborer et qui méritent toute ma reconnaissance. Sachez que je me souviens de vous et que nous nous reverrons, la cause est trop importante.

Ce n’est qu’un au revoir pour la suite des choses. D’ici là, bon travail mes amis.

Jean-Martin Aussant

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