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"Joan Miro, l'Arlequin artificier", s'expose en Bretagne dans une rare rétrospective

"Joan Miro, l'Arlequin artificier", s'expose en Bretagne dans une rare rétrospective

L'exposition "Joan Miro, l'Arlequin artificier", une rare rétrospective portant un regard nouveau sur l'artiste catalan et les différentes formes d'art qu'il a explorées, s'ouvre à partir de samedi au centre d'art contemporain de la famille Leclerc à Landerneau (Finistère).

"Miro n'a jamais bénéficié dans tout l'Ouest français d'une grande rétrospective", souligne Michel-Edouard Leclerc, à la tête du centre d'art finistérien, indiquant par ailleurs que la dernière grande exposition en France dédiée à l'artiste remonte à 2004 au Centre Pompidou à Paris.

La rétrospective du grand maître du surréalisme présente, en partenariat avec la fondation Marguerite et Aimé Maeght, 470 oeuvres dont certaines rarement exposées car appartenant à des particuliers.

Organisée à l'occasion du 120e anniversaire de la naissance de Miro (1893-1983), elle puise dans les oeuvres de la Fondation Maeght, mais aussi de la Fondation Joan Miro de Barcelone, de la Bibliothèque de France et de particuliers, descendants et proches de l'artiste.

"C'est une exposition tout à fait exceptionnelle parce qu'il y a longtemps qu'on n'avait pas réuni autant d'oeuvres de Miro en un seul lieu", se félicite Patrick Jourdan, commissaire général, en réglant les derniers détails avant le vernissage samedi où sont attendues près de 2.000 personnes.

L'exposition se tient sur les 1.000 m2 du Centre Hélène et Edouard Leclerc pour la Culture de Landerneau, berceau de la famille Leclerc, à 25 km de Brest.

"On va voir le Miro de la couleur, de l'explosion des formes, mais on va surtout voir le Miro cherchant à maîtriser toutes les techniques artistiques", explique à l'AFP Michel-Edouard Leclerc, soulignant que le projet est né de sa rencontre avec Isabelle Maeght, petite-fille du marchand et éditeur d'art Aimé Maeght.

"L'homme du dépassement"

Parmi les tableaux exposés, trois huiles que Miro a brûlées. "Alors que les collectionneurs du monde entier et les institutions courraient après lui il a passé au feu certains tableaux pour montrer que pour lui la valeur marchande n'était pas importante", explique M. Leclerc.

"Miro, c'est l'homme du dépassement, toute sa vie, toute sa carrière il a cherché à aller au bout des choses", analyse Patrick Jourdan, pour qui, sous une apparence sage, l'artiste catalan, qui a vécu le franquisme, exprimait en fait à travers certaines oeuvres une "violence extrême".

L'exposition, où sont attendus entre 40 et 50.000 visiteurs jusqu'au 3 novembre, est centrée sur la seconde partie de la vie de Miro, à partir des années 30/40 lorsqu'il décide de s'essayer à la céramique, la sculpture, l'estampe..., sans jamais abandonner la peinture.

La fondation présente notamment une série de grandes estampes de 2,40 m de hauteur, des lithographies originales montrant des personnages qui virevoltent, dansent et explosent de couleurs, sous des titres poétiques tels que: "La folle au piment rageur" ou "La meneuse de Lune" (1975).

Un peu plus loin, une peinture sur peau de vache, un makemono --composition picturale japonaise qui se présente sous la forme d'un rouleau qu'on déroule horizontalement-- sur soie de 11 m de long, ou encore une assiette en faïence recouverte de plâtre sur lequel sont posés une coquille d'escargot, un petit baigneur en celluloïd et un ruban.

"J'avais de Miro une vision très réduite et un peu simpliste, limitée à quelques taches de couleur sur de très grands tableaux à Beaubourg, mais grâce à Olivier Kaeppelin j'ai vu toute la richesse de cette belle personne qu'est Miro", assure Michel-Edouard Leclerc.

Le commissariat artistique de l'exposition est assuré par Olivier Kaeppelin, directeur de la Fondation Maeght, et Isabelle Maeght.

Le Fonds Hélène et Edouard Leclerc, entièrement financé par des actions de mécénat privées, se situe dans l'enceinte d'un ancien couvent de Capucins du XVIIe siècle, à proximité de l'emplacement de l'épicerie fondée par Edouard Leclerc en 1949.

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