Malgré la controverse, la Fédération de soccer du Québec maintient sa position : les jeunes sikhs qui portent un turban ne joueront pas dans une ligue de soccer fédérée cet été.
Lors d'une conférence téléphonique, la directrice générale de la Fédération, Brigitte Frot, a martelé le même message : « Nous ne voulons pas prendre de chance concernant la sécurité des jeunes joueurs ».
La décision de la Fédération s'appuie sur les règlements de la Fédération internationale de Football Association (FIFA), qui, selon Mme Frot, est la « seule autorité en la matière ».
« Cette décision a été prise en conformité avec la Loi 4 des règlements FIFA appliquée partout dans le monde, et en tenant compte du fait qu'aucune analyse n'ayant été effectuée, ces équipements ne peuvent être jugés sécuritaires pour les joueurs », pouvait-on lire dans le communiqué publié dimanche.
Le Québec demeure la seule province où la fédération interdit le port du turban, patkas et keski sur un terrain de soccer, sous peine de sanctions.
L'Association canadienne de soccer permet le port du turban et s'attend à ce que les fédérations provinciales appliquent cette directive. Cependant, la décision de l'appliquer ou non revient entièrement aux entités provinciales.
Selon des chiffres avancés par la communauté sikhe, l'interdiction de porter le turban sur les terrains de soccer empêcheront entre 100 et 200 jeunes de pratiquer leur sport, un nombre que Mme Frot ne confirme pas.
Des membres de la communauté sikhe n'hésitent pas à crier à la discrimination. « On va continuer de travailler avec l'Association de soccer du Canada et du Québec pour changer ces règlements », a dit son vice-président, Mukhbir Singh.
Le ministre chargé du dossier, Bernard Drainville, s'est refusé à tout commentaire.
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