Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Les comptes Twitter de Stephen Harper soulèvent des questions

Harper écrirait-il des tweets illégaux?
Twitter

OTTAWA - Des messages envoyés des comptes Twitter de Stephen Harper font sourciller — tout en soulevant des questions sur quelles ressources les élus peuvent utiliser pour entretenir leurs réseaux sociaux.

Le premier ministre a affiché sur Twitter lundi un lien du site web du Parti conservateur du Canada (PCC) qui encourage l'internaute à s'abonner à la liste d'envoi des conservateurs.

Ces gazouillis ont été envoyés des comptes @premierministre et @pmharper, généralement destinés aux annonces gouvernementales, et perçus par plusieurs comme les comptes officiels du premier ministre.

En général, il est admis que les ressources gouvernementales ne doivent pas être dédiées à des fins partisanes.

«Aidez-nous à bâtir un Canada plus fort – ajoutez votre nom», peut-on lire sur les comptes français et anglais de M. Harper qui comptent respectivement 8700 et 340 000 abonnés.

Selon la professeure auxiliaire à la Faculté de droit de l'Université d'Ottawa spécialisée sur les questions éthiques, Penny Collenette, les ressources du gouvernement doivent être utilisées strictement pour les annonces officielles. Elle convient toutefois qu'il n'existe pas de règles clairement établies.

À son avis, une façon de contourner le problème serait de créer une adresse Twitter de M. Harper à titre de chef conservateur.

«Ce sont deux rôles et ils sont séparés. Et ils doivent demeurer séparés. Vous ne pouvez pas utiliser des ressources gouvernementales pour promouvoir ou enrichir le Parti conservateur du Canada. Aucun premier ministre ne devrait faire cela», a insisté Mme Collenette.

Au bureau du premier ministre, on maintient d'ailleurs que le compte Twitter où l'on peut lire le gazouillis en question n'est pas le compte officiel du premier ministre. Dans la présentation d'accueil de ce compte, on mentionne pourtant qu'il est le premier ministre du Canada et non le chef conservateur, et on réfère au site web officiel gouvernemental.

«@pmharper est un compte Twitter politique, pas gouvernemental» a écrit la porte-parole Julie Vaux dans un courriel.

Elle affirme que le compte officiel est @MiseajourWebPM, qui compte seulement 800 abonnés en français et 8000 en anglais. On y retrouve des vidéos d'annonces gouvernementales, des discours officiels, mais également des photos d'animaux à adopter.

En fin de journée, le bureau du premier ministre n'avait pas encore répondu à la question de La Presse Canadienne a savoir si du personnel — payé par les contribuables — entretenait le fil Twitter de M. Harper, ou s'il était géré par du personnel du Parti conservateur.

Avis partagés

Pour le député néo-démocrate Alexandre Boulerice, la fonction gouvernementale doit demeurer neutre.

«Encore une fois, les conservateurs se rendent coupables d'un dangereux mélange des genres, où on fait de moins en moins de distinction entre la fonction gouvernementale et le parti politique, qui lui fait un travail partisan.»

Il a rappelé qu'en janvier dernier, des lettres partisanes s'étaient retrouvées sur le site de l'Agence canadienne de développement international (ACDI).

La bloquiste Maria Mourani croit elle aussi qu'il y a confusion. «On voit encore cette tendance à vouloir s'approprier les appareils pour toujours faire de la propagande pour son parti», a-t-elle soutenu.

L'avis du libéral Bob Rae tranche avec cette prise de position.

«Si vous examinez les "tweets" de tout le monde, de tous ceux qui utilisent Twitter, ça me surprendrait si tout le monde ne l'utilisait pas à la fois pour des raisons partisanes, à la fois pour son rôle public. Je ne vois pas de "big deal"», a-t-il affirmé.

INOLTRE SU HUFFPOST

La réforme de l’assurance-emploi

Quelques controverses du gouvernement Harper

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.