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Commission Charbonneau: Trépanier grassement payé par Nepcon pour services non rendus

Trépanier grassement payé par Nepcon pour services non rendus
Radio-Canada

EN DIRECT - Ronnie Mergl, vice-président de Nepcon, a révélé jeudi que l'entreprise a elle aussi versé une rémunération à Bernard Trépanier, l'ancien responsable du financement d'Union Montréal.

Devant la Commission Charbonneau, M. Mergl a confirmé que Nepcon a versé quelque 90 000 $ en honoraires à la compagnie de M. Trépanier en 2010 et 2011. Le rôle de M. Trépanier consistait à identifier des projets qui pourraient intéresser Nepcon, comme des abribus.

Le procureur de la commission, Me Paul Crépeau, a indiqué que M. Trépanier voyageait dans plusieurs villes de l'Amérique du Nord pour photographier des abribus. M. Trépanier avait également comme client Astral, qui fait des panneaux publicitaires et panneaux d'affichage.

Mercredi, M. Mergl a admis l'existence d'un système de collusion entre des entrepreneurs en construction de Laval jusqu'en 2009. Il en a toutefois accordé la paternité à Claude DeGuise, ex-directeur du service de l'ingénierie, plutôt qu'à l'ex-maire Gilles Vaillancourt, comme d'autres témoins l'ont fait.

Ronnie Mergl a expliqué que c'est en fait son frère Anthony Mergl qui connaissait M. Trépanier et l'avait introduit chez Nepcon. L'entreprise lui aurait ainsi versé 8300 $ par mois, entre juin 2010 et juin 2011, pour trouver des contrats d'aménagement et d'excavation, avec des résultats nuls : « ça ne s'est jamais réalisé ».

Il a plus tôt confirmé que son frère Anthony, décrit hier comme un ami d'enfance de l'ex-maire de Laval Gilles Vaillancourt, avait eu un bateau en Floride avec ce dernier. Le bateau a depuis brûlé.

Un texte de François Messier

La commissaire France Charbonneau a annoncé mercredi qu'un de ses frères lui succéderait à la barre des témoins, sans mentionner s'il s'agissait d'Anthony, fondateur de Nepcon, ou de Mike, qui dirige Mergad.

Le porte-parole de la commission, Richard Bourdon, a cependant fait savoir aux médias jeudi matin que le témoignage de Ronnie Mergl devrait être suivi par des débats entre avocats au sujet des dernières requêtes déposées par le Directeur des poursuites criminelles et pénales concernant les témoins venus parler de la Ville de Laval, et que ces débats pourraient durer une bonne partie de la journée.

La comparution de Ronnie Mergl s'annonce brève. Le procureur Paul Crépeau a souligné en fin de séance mercredi après-midi qu'il croyait en avoir terminé avec lui. Les avocats de l'Association des constructeurs de routes et grands travaux du Québec, de la Ville de Laval et du Parti québécois ont déjà fait savoir qu'ils étaient intéressés à contre-interroger le témoin.

Mergl corrobore les autres témoins sur Laval

Jusqu'ici, Ronnie Mergl a corroboré une bonne partie des témoignages livrés précédemment au sujet de la Ville de Laval. Il a confirmé que le directeur du service de l'ingénierie Claude Deguise attribuait les contrats publics avant même que leurs soumissions ne soient déposées à la Ville et que l'entrepreneur désigné comme gagnant par ce dernier contactait ensuite ses « concurrents » pour obtenir des soumissions de complaisance, afin de conférer une aura de légitimité au processus.

L'entrepreneur qui obtenait un contrat ayant fait l'objet de collusion devait éventuellement verser une ristourne équivalant le plus souvent à 2 % à Marc Gendron puis à Roger Desbois, de la firme de génie-conseil Tecsult. Tous deux ont déjà affirmé qu'ils ont remis cet argent à deux représentants officiels du parti du maire Gilles Vaillancourt, le PRO des Lavallois.

Ronnie Mergl a cependant refusé d'impliquer très directement le maire Vaillancourt, que l'UPAC soupçonne d'avoir dirigé une véritable organisation criminelle pendant toutes ses années à l'hôtel de ville. Il a soutenu que toute l'affaire reposait sur les épaules de Claude Deguise, et que ce dernier agissait probablement avec la complicité du directeur général de la Ville, Claude Asselin, et du maire.

Selon l'entrepreneur, une quinzaine d'entreprises faisaient partie du système, qui a fonctionné de 1996 ou 1997, jusqu'au printemps 2009.

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