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Chloé Robichaud et son film «Sarah préfère la course»: «Je ne suis pas une personne flamboyante» (ENTREVUE/PHOTOS)

Chloé Robichaud: «Je ne suis pas une personne flamboyante» (ENTREVUE/PHOTOS)
Ismaël Houdassine

Chloé Robichaud était à Cannes. Et hop, là voici à Montréal. Le décalage horaire n’ayant pas d’effet sur son visage détendu - l’effet Croisette y étant pour quelque chose sans doute - la réalisatrice de Sarah préfère la course poursuit en terre québécoise son marathon avec la presse. Le Huffington Post s’est entretenu avec ce brin de jeune femme de 25 ans.

Il faut quand même le dire, les médias ne l’avaient pas vraiment vu venir, Chloé Robichaud. Mais, lorsque son premier long métrage a été sélectionné à la prestigieuse section Un certain regard, alors forcément tous les yeux se sont tournés sur la réalisatrice québécoise. «Cannes est un festival à la fois irréel et spectaculaire. Mais ce que je voulais par-dessus tout, c’était la rencontre avec le public et, sur ce point, j’ai vécu des moments inoubliables».

Et n’allez pas lui faire la moue en disant que vous êtes désolé qu’elle ne soit pas revenue avec un prix et blablabla, car sa récompense, Chloé Robichaud l’a déjà eu: «Vous savez, ce qui m’arrive est en soi quelque chose d’immense. Je l’espérais au fond de moi sans vraiment y croire. Je suis contente de pouvoir vivre cette expérience. Quand je suis arrivée à Cannes, j'ai dit aux responsables que leur invitation était pour moi le plus beau des cadeaux qu’ils puissent me faire».

Sarah préfère la course narre l’histoire d’une coureuse de fond. Obnubilée par son sport, Sarah est une fille singulière et pas très causante qui se sent un peu étrangère dans le monde où elle vit. Par contre, l’athlète est certaine d’une chose: la course, c’est toute sa vie. Un peu comme pour la réalisatrice qui a toujours aimé ce sport.

«J’aimai déjà courir quand j’étais plus petite. À un moment donné, la passion du cinéma a pris le dessus. Toutefois, la course est restée logée dans mon for intérieur et, quand j’ai commencé à penser à mon personnage Sarah, j’ai alors eu l’envie d’en faire une coureuse comme une sorte de métaphore sur sa façon d’être. La course devient alors une belle image quant à sa manière de fuir les émotions».

La réalisatrice a d’ailleurs mis beaucoup d’elle même sur son personnage. «C’est vrai que le scénario du film est en partie composé de mon vécu. Oui, il y a également des ressemblances avec Sarah. Je viens aussi de Québec et j’ai eu à vivre les conséquences de mes rêves, le cinéma en ce qui me concerne. Je ne sais pas si je possède son côté introverti, toutefois, j’ai conscience d’être une personne assez sobre. Je ne suis pas flamboyante».

Et sur ce point, Chloé Robichaud trouve que les personnages féminins au cinéma ne lui ressemblent pas. «Les films montrent toujours des femmes éclatantes, mais jamais des figures féminines secrètes ou repliées sur elles-mêmes. Voici une raison importante d’avoir réalisé Sarah préfère la course. Ces personnes ont aussi le droit d’exister».

Au Québec – et aussi partout dans le monde – les réalisatrices ne sont pas légion. Pourtant, Chloé Robichaud reste optimiste. «Les réalisatrices sont primordiales dans la cinématographie, ne serait-ce que pour raconter une expérience de vie différente. Le fait que les hommes et les femmes n’aient pas le même corps est une différence majeure. Bien qu’aujourd’hui, il en existe trop peu, la relève s’en vient et nombre d’entre elles sont sur le point de faire leur place».

Sarah préfère la course – Les Films Séville – Drame sportif – 142 minutes – Sortie en salles le 7 juin 2013 – Canada, Québec.

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«Sarah préfère la course»

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