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Le Canada demande l'extradition du couple Porter

Le Canada demande l'extradition du couple Porter

Les autorités canadiennes ont demandé au gouvernement du Panama l'extradition d'Arthur Porter et de son épouse Pamela, qui ont été arrêtés lundi peu après leur descente d'avion dans ce pays d'Amérique centrale.

Outre Arthur Porter, qui fait déjà face à des accusations de fraude, complot pour fraude, fraude envers le gouvernement, abus de confiance, commissions secrètes et recyclage des produits de la criminalité, son épouse Pamela Mattock Porter fait désormais elle aussi l'objet d'accusations au Canada.

Mme Porter, tout comme son mari, faisait l'objet de poursuites judiciaires entreprises par la Banque Nationale pour non-paiement d'une hypothèque liée à l'achat d'un penthouse de l'avenue du Docteur-Penfield, à Montréal.

Dans un mandat d'arrêt émis le 17 avril dernier, dont Radio-Canada a obtenu copie, l'épouse d'Arthur Porter est accusée de recyclage des produits de la criminalité et de complot en vertu des articles 465 et 462 du Code criminel canadien.

Un premier mandat d'arrêt avait été lancé en février dernier contre Arthur Porter à la demande de l'Unité permanente anticorruption (UPAC) qui accuse, entre autres, le médecin de corruption en lien avec la construction du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), un projet de 1,3 milliard de dollars.

Le commissaire de l'UPAC, Robert Lafrenière, a tenu à préciser que l'arrestation du couple au Panama a pu être réalisée grâce à la collaboration du Service des enquêtes sur la corruption de la Sûreté du Québec, de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et d'Interpol.

M. Porter était le directeur du CUSM lorsque la fraude aurait prétendument eu lieu, entre 2008 et 2011. Il a quitté son poste en 2011 lorsque des allégations de mauvaise gestion ont fait les manchettes.

L'ex-directeur du CUSM a toujours nié en bloc les accusations portées contre lui.

Lors de son arrestation par les autorités panaméennes, Arthur Porter a fait valoir son ancien statut diplomatique obtenu dans son pays natal, la Sierra Leone. Prétextant l'immunité diplomatique que lui conférait son passeport de la Sierra Leone, Arthur Porter a été libéré par les policiers.

Ces derniers l'ont cependant rattrapé peu après, alors que M. Porter et son épouse prenaient un avion pour Trinidad. Le couple est maintenant détenu dans une prison de Panama.

Avant d'être nommé à la tête du CUSM, Arthur Porter occupait à Montréal les fonctions de consul honoraire de la Sierra Leone pour le compte du gouvernement Koroma.

Au Canada, M. Porter avait été nommé par Stephen Harper, directeur du Comité de surveillance des activités de renseignement de sécurité (CSARS), le « chien de garde » des services d'espionnage.

Le premier ministre avait fait valoir que les gestes criminels allégués de M. Porter n'avaient rien à voir avec le travail qu'il avait accompli pour le gouvernement du Canada.

Le Dr Arthur Porter, qui résidait aux Bahamas, soutenait récemment être atteint d'un cancer avancé de phase 4, et trop malade pour se déplacer.

Le gouvernement canadien avait déjà tenté d'obtenir l'extradition des Bahamas de M. Porter, sans succès. Son voyage de lundi au Panama aura permis aux autorités locales de l'arrêter.

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