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Missing Time de Pawa Up First (ENTREVUE)

Missing Time de Pawa Up First (ENTREVUE)
Jean-Francois Cyr

MONTRÉAL - Sur la chanson The Listeners, une transmission radio entre la Terre et un quelconque aéronef évoque un voyage spatio-temporel. Avec le nouvel album Missing Time, les membres du groupe montréalais Pawa Up First surfent sur l’idée originale de l’enlèvement d’un humain par les extra-terrestres. Ou quelque chose du genre. Le vide s’installe et la musique devient un véhicule. Post-rock instrumental et cinématographique bien fait qui nous plonge dans une calme apesanteur remplies d’images de toutes sortes.

Pawa Up First a vu le jour en 2001. Quintette à l’origine, la formation est devenue aujourd’hui un quatuor formé de Serge Nakauchi Pelletier à la guitare, au synthétiseur et à la programmation, de Mathieu Pontbriand à la basse, de Joseph Perreault à la batterie ainsi que de Sandy Belfort aux claviers. Leur musique est inspirée du jazz, du hip-hop (beaucoup moins qu’avant) et du rock.

Rencontrés dans l’arrière-cour de l’édifice abritant leur label montréalais Dare to Care, Joseph et Mathieu racontent l’intrigante histoire d’une pré-production dans un chalet du Québec. Après une expérience surréaliste et inexplicable (ils préfèrent garder les détails pour eux), les gars décident de plier bagage et de reprendre plus tard, et dans un autre lieu, les répétitions musicales. « Notre séjour a été marquant », affirme Joseph. « Après ça, nous avons décidé de recommencer l’enlignement de l’album. Les thèmes de l’espace et de la vie extra-terrestre se sont imposés naturellement. Nous étions dans un nouvel univers. »

Qu’à cela ne tienne, le changement de cap s’est avéré salutaire. Ensemble, ils ont composé, arrangé et enregistré onze pièces dans un état d’esprit très positif. « On y a mis toutes nos trippes », ajoute Joseph. « On a pris le temps d’arriver à quelque chose qui nous ressemble beaucoup. Le band nous manquait [ils avaient pris une pause d’environ 18 mois pour vaquer à leurs autres occupations professionnelles]. Bien que nous n’ayons aucun regret face aux autres albums, nous sommes particulièrement fiers de Missing Time. »

« Je pense que nous restons dans la continuité de ce que nous avons fait auparavant », renchérit Mathieu. « Nous pigeons toujours dans l’indie rock et jouons encore avec plein de genres. Il y a aussi des références à l’Asie [qui s’expliqueraient entre autres grâce aux racines mi-québécoises, mi-japonaises de Nakauchi Pelletier, fondateur du groupe]. Mais les thématiques ont changé. À partir de l’automne 2011, Serge est arrivé comme d’habitude avec des idées et des maquettes. Ensuite, on a donné notre feedback et jamé pendant longtemps . Le processus créatif est très collégial chez Pawa Up First. »

Reconnus pour leurs nombreuses collaborations au fil du temps, les musiciens ont cette fois-ci limité les invitations. Ils ont bien reçu un coup de main significatif de Sébastien Blais-Montpetit (un compère de longue date) pour le mix, tout comme du musicien, compositeur et producteur de musique électro-rock, Akido. Mentionnons également Ryan Morey, responsable du mastering.

Projeté dans l’espace

Enregistré de façon très méticuleuse (« couche par couche ») dans différents studio de la métropole québécoise (notamment au Studio Victor et au studio de l’Est), l’album renferme des traces de psychédélisme, d'électro, de shoegaze et autres musicalités atmosphériques indéfinissables, qui s’acoquinent plutôt bien avec les concepts de l’immensité intergalactique.

Côté image – parce que Pawa vient souvent avec les images - le travail de Joel Lehmann semble ravir les musiciens qui aiment toucher au visuel. Sur scène, ces artistes aiment bien amalgamer la vidéo à leurs arrangements sonores. D’ailleurs, il semblerait que ce quatrième disque (qui arrive après The Scenario en 2005, Introducing New Details en 2006 puis The Outcome en 2009) n’y fera pas exception.« Nous avons mis beaucoup d’énergie sur le montage visuel qui sera un élément important du spectacle à venir », explique Mathieu. « On veut créer une ambiance spéciale [...] Figuratives, abstraites les projections serviront aussi d’éclairage. Je pense à des lueurs, des textures, des contrastes…On travaille sur tout ça en ce moment. »

Une approche scénique qui fait penser au travail du très respecté groupe post-rock montréalais Godspeed You ! Black Emperor.

Armé d’un nouvel album audacieux et d’un concept image réinventé, Pawa Up First compte bien essayer de séduire différents publics : la France (deux séjours par le passé), les États-Unis, le Brésil ou encore le Japon sont dans la ligne de mire. Mais avant cette aventure internationale qui demeure pour l’instant au niveau de l’expectative, les musiciens vont d’abord se produite sur différentes scènes canadiennes, dont le Théâtre de la Verdure de Montréal, le 12 juillet.

Moderne, intelligent, expressionniste, cet album sera disponible en magasin et sur Internet le 28 mai.

Lors du lancement:

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