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Ai Weiwei: «Dumbass», son premier clip d'heavy metal (VIDÉO)

Le premier clip d'heavy metal d'Ai Weiwei (VIDÉO)

Ai Weiwei avait annoncé en mars dernier sa volonté de sortir un disque de heavy metal baptisé La Divine Comédie dans lequel il confiait ses sentiments et chantait sa vision de la Chine. Mercredi 22 mai, il en publie le premier extrait, Dumbass, sur Internet.

Dans le titre - visible ci-dessus - qui signifie "abruti", il raconte de façon à la fois sombre et ironique sa détention aux mains des autorités en 2011. Le prisonnier Ai est interrogé, appose son empreinte digitale sur un document officiel, est revêtu d'un couvre-chef noir sur lequel est inscrit le mot "criminel", avant d'être conduit à la douche où il est observé par des policiers.

"Que soit damnée la tolérance, au diable les bonnes manières", est l'une des rares paroles non grossières de la chanson, dans laquelle l'artiste dissident dit "être en première ligne comme un abruti dans un pays qui s'offre comme une pute".

Quand tu es prêt à frapper, il marmonne des choses à propos de la non-violence

Quand tu lui pinces l'oreille, il dit que ce n'est pas un remède contre la diarrhée

Tu dis que c'est un niqueur de mère, lui se prétend invincible

Insultes

La vidéo de cinq minutes truffée d'insultes, montre également des gardes dansant avec des femmes en lingerie fine et des toilettes remplies de crabes d'eau douce, un animal dont le nom se prononce en chinois comme le mot "harmonie", un des principaux concepts de la propagande du régime.

Vers la fin du film, Ai Weiwei porte lui-même la lingerie féminine, la tête rasée par un enfant et du rouge aux lèvres. Détenu au printemps 2011 pendant 81 jours, il a expliqué à l'AFP qu'il avait créé pour la vidéo une "réplique exacte" de la pièce dans laquelle il avait été gardé au secret.

"Il y a tellement de prisonniers politiques en Chine qui sont gardés dans des conditions pires que ce qu'on été les miennes", a déclaré le plasticien. "Lorsque j'étais prisonnier, les gardes me demandaient de leur chanter des chansons. Même dans un tel endroit, les gens ont toujours de l'imagination".

"Je ne joue pas d'instrument. Je chante et j'ai écrit les textes des chansons. C'est un ami, l'artiste Zuoxiao Zuzhou, qui a composé la musique" confiait l'artiste dissident. La vidéo a été filmée par le cinéaste australien Christopher Doyle, connu notamment pour avoir travaillé avec le réalisateur hongkongais Wong Kar-wai.

En voyage?

Ai Weiwei sera cette année l'un des représentants de l'Allemagne à la biennale de Venise, qui s'ouvre le 1er juin mais il n'est pas certain de pouvoir s'y rendre.

"Je n'ai toujours pas récupéré mon passeport, et les autorités n'ont jamais expliqué pourquoi" elles l'avaient confisqué, a encore dit le dissident, qui s'est récemment rendu à Hong Kong pour dénoncer à travers une œuvre faite de boîtes de lait en poudre le problème de la sécurité alimentaire en Chine.

Ai Weiwei avait publié l'an dernier sur internet une parodie du tube sud-coréen Gangnam Style. Pour son propre album, "nous allons réaliser des clips vidéos, mais sans s'inspirer du Gangnam Style. Nous le ferons avec notre propre style", assure-t-il.

Le Gangnam Style d'Ai Weiwei:

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