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Les astres alignés

Les astres alignés

OTTAWA - Quand deux capitaines d'équipe acceptent de lever leur clause de non-échange et de quitter l'unique ville où ils ont passé toute leur carrière, c'est qu'il y a le potentiel d'un championnat.

Un texte de Guillaume Lefrançois

C'est ce qu'ont fait Jarome Iginla et Brenden Morrow, en mars dernier, lorsqu'ils ont respectivement accepté de quitter les Flames de Calgary et les Stars de Dallas.

« C'était difficile d'avoir d'aussi bonnes chances de gagner la Coupe, a mentionné Morrow, au sujet de sa décision d'accepter la transaction qui l'a fait passer de Dallas à Pittsburgh. Tu dois en profiter quand tu l'as, car avec le plafond salarial, le système fait en sorte que les chances sont limitées. »

Morrow s'est joint aux Stars en 1999-2000, soit quelques mois après la conquête de la Coupe Stanley de 1999. Iginla, lui, est passé à une victoire de soulever le gros trophée en 2004, quand le Lightning a défait les Flames en sept matchs en finale. Pour ces deux athlètes à la mi-trentaine, les occasions de rêver aux grands honneurs seront de moins en moins nombreuses.

« Je voulais vraiment gagner, raconte Iginla après l'entraînement de mardi des Penguins. Tu as seulement un nombre limité de bonnes chances de gagner et je crois que nous avons de réelles chances. Je sens que je veux encore plus triompher qu'à l'époque. Tu voir tes amis, tes anciens coéquipiers gagner et tu aimerais avoir leur chance. »

« Iginla et Morrow ont choisi de venir ici pour avoir cette chance, a rappelé l'entraîneur-chef des Penguins, Dan Bylsma. On sait où ils en sont dans leur carrière. Ils ont gagné plusieurs matchs, plusieurs championnats, mais jamais la Coupe Stanley. »

Iginla totalise 10 points en 9 matchs jusqu'ici en séries, ses premières depuis 2009. Écarté des séries depuis 2008, Morrow compte quant à lui un but en neuf matchs, mais il s'agissait du but gagnant dans le deuxième match de la série contre les Sénateurs.

Mettre les choses au clair

À entendre parler les joueurs, la direction des Penguins a pris toutes les précautions nécessaires au moment d'ajouter les vétérans Iginla, Morrow et Douglas Murray, un défenseur acquis des Sharks.

Les Penguins, rappelons-le, venaient de remporter 14 matchs de suite quand Iginla a disputé son premier match dans son nouvel uniforme. C'est à se demander s'il y avait réellement une urgence d'acquérir autant de renfort, quitte à compromettre la chimie qui régnait alors.

Pascal Dupuis, notamment, aurait pu s'inquiéter de perdre sa place comme ailier de Sidney Crosby, au profit d'Iginla.

« La première chose que le coach m'a dite, c'est : "C'est ton trio, on ne va pas chercher Jarome pour prendre ta place. On n'a pas été le chercher pour jouer avec Sid, on a été le chercher pour ajouter de la profondeur, pour jouer avec Malkin." »

Dupuis a amassé 38 points en 48 matchs cette saison, et totalise déjà 6 buts en 9 matchs depuis le début des séries.

« Tout part d'en haut et Ray (Shero, le directeur général) a été très honnête avec tout le monde, soutient Morrow. Il a dit que le temps d'utilisation de chacun serait en baisse, que tout le monde devrait se sacrifier pour que ça fonctionne. Tout le monde a été prêt à le faire. Les meilleurs joueurs ici ont probablement la meilleure attitude, donc ça facilite les choses. »

Une chimie intacte

Jusqu'ici, les Penguins ont été incapables de soutenir leur rythme fou d'avant les transactions. Auteurs d'une fiche de 27-8-0 au moment de l'acquisition d'Iginla, ils affichent depuis un dossier de 15-7, et mènent 2-1 dans leur série face aux Sénateurs.

On peut certes parler d'une baisse de rendement, mais l'équipe joue tout de même pour ,681. Et quand on regarde ce que font d'autres équipes « paquetées », dans d'autres sports - pensons notamment aux Blue Jays de Toronto et aux Angels de Los Angeles au baseball - on réalise vite que le succès n'est pas directement lié à l'ajout de vedettes.

« Ces équipes-là n'ont pas Sidney Crosby, rappelle sagement Morrow. Ça règle beaucoup de problèmes. Tout le monde était prêt à laisser son ego à la porte et à se sacrifier pour l'équipe. »

Malgré toutes ces belles paroles, le pari de Shero et des Penguins ne sera plus vu du même il si les Sénateurs remontent la pente et passent en finale de l'Est. La baisse du plafond salarial rendra la vie du DG difficile lors des deux prochaines saisons, avec le contrat de Dupuis qui expire dans un mois, et ceux d'Evgeni Malkin et Kristopher Letang en 2014.

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