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Allégations de financement illégal: Daniel Ratthé suspendu du caucus de la CAQ

Allégations de financement illégal: Daniel Ratthé suspendu du caucus de la CAQ
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QUÉBEC - Visé par des allégations de financement politique illégal, le député Daniel Ratthé a été expulsé mardi du caucus de la Coalition avenir Québec (CAQ).

Tout en clamant son innocence, M. Ratthé a annoncé qu'il siégera dorénavant comme indépendant jusqu'à ce que sa réputation soit blanchie et qu'il puisse réintégrer la formation caquiste.

En point de presse, le chef François Legault a indiqué qu'il avait demandé à M. Ratthé de se retirer du caucus en raison d'allégations «extrêmement sérieuses» concernant le financement de sa campagne infructueuse à la mairie de Blainville en 2005.

De fait, le député de Blainville a été rencontré par des enquêteurs de la Commission Charbonneau tôt mardi et a été informé qu'un témoin viendrait sous peu alléguer avoir «versé de l'argent comptant» à un organisateur de son parti municipal.

M. Ratthé a aussitôt mis son chef au parfum de la situation et ce dernier l'a invité à quitter le groupe parlementaire «jusqu'à ce que toute la lumière soit faite sur les allégations du témoin qui le visent lui et son équipe de 2005».

«Nous souhaitons que M. Ratthé fasse toute la lumière sur le financement de sa campagne à la mairie, qu'il défende son intégrité, mais d'ici là, je lui ai demandé de ne plus siéger au caucus de la Coalition avenir Québec», a expliqué M. Legault.

Même si M. Ratthé a martelé qu'il n'était pas au courant de quelque pratique illégale que ce soit, les allégations sont «plausibles» et le rendent inapte à porter les couleurs de la CAQ, du moins pour l'instant, a estimé M. Legault.

«Je n'ai pas de raison de croire que M. Ratthé était au courant. Maintenant, on dit qu'il y aurait eu de l'argent comptant collecté par un organisateur de son parti. C'est plausible, donc je pense qu'on ne doit pas tolérer ce genre de situation-là», a souligné le chef caquiste, la mine sombre.

La Coalition avenir Québec, avec l'ex-policier Jacques Duchesneau comme figure de proue de la lutte contre la corruption, ne peut se permettre de prêter flanc à la critique en matière d'intégrité, a argué M. Legault.

«On ne peut pas laisser planer un doute, a-t-il déclaré. Avec M. Duchesneau, on a été très clairs: on veut tolérance zéro et on doit donner l'exemple.»

Devant la presse nationale, en fin d'après-midi mardi, le nouveau député indépendant a défendu son intégrité avec vigueur.

«Je tiens à dire qu'à ma connaissance, le financement de ma campagne municipale de 2005 a été fait dans les règles et qu'un rapport au Directeur général des élections a été soumis et approuvé. Jamais au grand jamais je n'ai été témoin d'une contribution illégale pendant ma campagne électorale de 2005 à Blainville», a-t-il fait valoir.

Les allégations «ne me touchent pas directement», a ajouté M. Ratthé, minimisant sa responsabilité dans les présumées irrégularités.

«Ça me vise dans le sens que j'étais candidat à la mairie et chef du parti en 2005, (mais) je n'ai pas reçu d'argent illégal ou de fonds illégaux dans cette campagne-là ou toute autre campagne municipale», a-t-il insisté.

Néanmoins, l'ancien whip du deuxième parti d'opposition a dit accepter la décision de M. Legault de l'exclure du caucus afin de préserver «l'image d'intégrité que veut projeter la Coalition avenir Québec».

M. Ratthé a refusé d'identifier l'organisateur politique qui aurait reçu «un montant substantiel» en argent comptant lors de la campagne municipale de 2005. Il a toutefois précisé que l'ex-maire de Blainville et ancien député de l'Action démocratique, Pierre Gingras, était le responsable du financement de cette campagne.

«La personne qui était responsable était M. Pierre Gingras. Je n'ai pas de preuve de quoi que ce soit à l'effet que cet argent a été remis à M. Gingras. Je ne porte pas d'accusation, j'attends de voir ce que le témoin va dire. (...) Moi, on m'a dit que c'était quelqu'un de mon entourage au niveau de l'organisation qui avait reçu l'argent», a-t-il raconté.

Quant à la suite des choses, M. Ratthé a signifié qu'il prendra le temps «d'écouter attentivement les allégations du témoin» avant de décider s'il demandera ou non d'être entendu devant la Commission Charbonneau.

Âgé de 56 ans, M. Ratthé en est à sa deuxième exclusion d'un groupe parlementaire depuis un an et demi. Il avait été chassé du caucus du Parti québécois à l'automne 2011, peu de temps avant de joindre la coalition de M. Legault.

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