Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Le parlement afghan rejette une loi protégeant les droits de la femme

Le parlement afghan rejette une loi protégeant les droits de la femme

Des parlementaires conservateurs ont bloqué, en Afghanistan, l'adoption d'une loi visant à protéger les libertés de la femme, arguant que certaines clauses violaient les principes de l'islam et encourageaient les femmes à avoir des relations sexuelles en dehors du mariage.

Cet échec illustre à quel point les droits de la femme sont toujours aussi limités dans le pays, plus de dix ans après la chute des talibans, dont la lecture extrémiste du coran avait confiné les femmes dans leur foyer.

Un élu de la province d'Herat, Khalil Ahmad Shaheedzada, a expliqué que la loi avait été retirée peu de temps après sa présentation devant le parlement en raison de la forte opposition démontrée par les partis religieux, sous prétexte que certaines clauses étaient contraires à l'islam.

La loi sur l'élimination de la violence faite aux femmes est en vigueur depuis 2009 grâce à un décret présidentiel, mais la députée et féministe Fawzia Kofi souhaite cimenter cette protection des droits de la femme en la faisant adopter par le parlement, pour éviter qu'un futur chef de gouvernement ait l'occasion de l'abroger.

Entre autres clauses prévues dans la loi figurent l'interdiction du mariage d'enfants et du « baad », une tradition afghane qui veut que les femmes soient vendues pour remédier à des disputes. On y criminalise également la violence conjugale, en plus de préciser que les femmes victimes de viol ne devraient pas avoir à faire face à des accusations d'adultère.

Ces deux clauses ont suscité des débats particulièrement virulents samedi au parlement, a indiqué un député conservateur de la province de Daykundi, Nasirullah Sadiqizada Neli.

Selon lui, l'interdiction des poursuites contre les femmes violées - une pratique courante en Afghanistan - susciterait un chaos social, car les femmes pourraient avoir une vie sexuelle en dehors du mariage et prétendre avoir été violées si elles se faisaient prendre.

Les femmes s'enfuient de leur mari, et les jeunes filles s'enfuient de leur maison de nos jours en Afghanistan, a déclaré M. Shaheedzada. Ce genre de loi, a-t-il poursuivi, leur donnerait des idées.

Le parlement afghan comprend plus de 60 femmes députées, principalement en raison de clauses constitutionnelles qui réservent un nombre de sièges aux femmes.

Mme Kofi s'est dite déçue du rejet de la loi, et plus particulièrement de l'opposition qu'ont démontrée certaines députées de sexe féminin.

Associated Press

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.