Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Attentat de Benghazi : la CIA a pris la décision d'omettre des informations

Attentat de Benghazi : la CIA a pris la décision d'omettre des informations

L'administration Obama a publié mercredi 100 pages de courriers électroniques issues des discussions au sein du gouvernement des États-Unis après l'attentat contre l'ambassade américaine de Benghazi, en Libye, en septembre 2012.

La diffusion de ces documents représente pour l'administration Obama une manière de montrer sa bonne foi alors que ses adversaires politiques l'ont accusée d'avoir essayé d'édulcorer dans ses « éléments de langage » le caractère « terroriste » de l'attentat.

Les courriels, dont les premiers sont datés du 14 septembre, soit trois jours après l'attentat, dévoilent que la centrale américaine du renseignement (CIA) et non la Maison-Blanche ou le département d'État avait pris la décision d'omettre des informations sur une possible implication d'islamistes extrémistes.

Avant de reconnaître que l'attaque était le fait d'islamistes extrémistes et avait été préméditée, la Maison-Blanche avait publiquement associé l'attaque à une manifestation contre un film antimusulman. C'est notamment ce qu'avait indiqué l'ambassadrice des États-Unis à l'ONU, Susan Rice, lors de ses interventions télévisées cinq jours après l'attaque.

Le directeur adjoint de la CIA, Michael Morell, avait pris l'initiative de retirer du discours officiel les références à Al-Qaïda, à des extrémistes basés en Libye ainsi qu'à un plan d'attaque contre l'ambassade des États-Unis au Caire, en Égypte.

L'opposition républicaine critiquait depuis des mois la Maison-Blanche pour son manque de transparence à la suite de l'attaque qui a tué quatre diplomates, dont l'ambassadeur Christopher Stevens. Les élus républicains reprochaient à l'exécutif d'avoir manipulé son discours pour ne pas handicaper les chances de réélection de M. Obama à la présidentielle du 6 novembre.

Susan Rice avait particulièrement fait l'objet de critiques de la part des républicains du Congrès qui l'avaient accusée d'avoir voulu tromper les Américains. Elle avait renoncé à briguer la succession de Hillary Clinton au département d'État en décembre.

L'agence Associated Press sous écoute

L'administration Obama était aussi appelée à s'expliquer au sujet de l'écoute électronique de journalistes de l'agence de presse américaine Associated Press (AP). Un projet de loi renforçant la protection des sources des journalistes va être présenté au Sénat américain, a annoncé mercredi la Maison-Blanche.

Mardi, l'administration Obama a été accusée d'avoir placé 20 journalistes de l'AP sous écoute électronique pour trouver la source d'une fuite. Deux mois de relevés d'appels de certains journalistes auraient été saisis à l'instigation du parquet fédéral.

« Du jamais vu aux États-Unis; une atteinte à la liberté de la presse garantie par la Constitution », a dénoncé la rédactrice en chef d'AP, Sally Buzbee. Le département de la Justice plaide de son côté la nécessité de préserver « l'intégrité de l'enquête », dont les motifs restent flous.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.