La tension monte d'un cran entre Damas et Ankara au lendemain du double attentat meurtrier de samedi dans la ville turque de Reyhanli, près de la frontière syrienne. Les autorités des deux pays se renvoient la responsabilité de l'attaque, versant dans une véritable guerre de mots.
Le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a annoncé lundi que la Turquie « n'allait pas s'abstenir » de répondre. Il a toutefois souligné que son gouvernement allait se montrer prudent pour éviter d'être entraîné dans la guerre civile syrienne.
Dimanche, Recep Tayyip Erdogan accusait déjà le régime de Bachar Al-Assad d'être derrière l'attentat, mais c'est la première fois qu'il brandit la menace d'une implication turque dans le conflit syrien.
Les autorités turques ont annoncé dimanche l'arrestation de neuf individus de nationalité turque en leur attribuant des liens avec les services secrets syriens.
Damas nie tout et contre-attaque
Pour la Syrie, le premier ministre Erdogan est seul responsable du double attentat.
Cité par la chaîne de télévision russe RT, le ministre syrien de l'Information, Omran Al-Zoubi, a une nouvelle fois démenti toute implication de la Syrie, qualifiant le premier ministre turc de « meurtrier » et de « bourreau ».
« Il n'a aucunement le droit de bâtir une carrière politique avec le sang des peuples turc et syrien », a-t-il ajouté.
L'attaque de Reyhanli est le quatrième incident avec la Turquie depuis le début du conflit syrien.
L'an dernier, les forces armées syriennes ont abattu un avion de reconnaissance turc. En février dernier, une explosion à un poste frontalier entre la Syrie et la Turquie a fait 14 morts.