Même s'il l'a nié à plusieurs reprises dans les médias et à l'Assemblée nationale, l'ex-député libéral Vincent Auclair aurait bel et bien accepté l'enveloppe d'argent offerte par l'ex-maire de Laval Gilles Vaillancourt en 2002.
Samedi, le quotidien La Presse, qui a obtenu des documents de l'escouade Marteau, a révélé que Vincent Auclair a accepté l'argent de Gilles Vaillancourt. L'ex-député aurait immédiatement remis l'enveloppe à un tiers. Radio-Canada avait aussi obtenu cette information en septembre dernier, mais de sources confidentielles.
Le député de Vimont a donc admis aux policiers ce qu'il n'a pas voulu dire publiquement. En 2010, il avait nié avoir accepté cette enveloppe. Et encore dernièrement, il a refusé d'admettre, à Radio-Canada, qu'il avait effectivement dit oui à l'offre de l'ex-maire de Laval.
« Je n'ai pas pris l'argent. Moi, j'ai parlé à la Sûreté du Québec comme vous le savez. J'ai rencontré la SQ à trois reprises et je n'ai jamais accepté l'argent personnellement. Jamais, jamais, jamais », s'était-il défendu encore une fois en décembre dernier.
Les révélations ont commencé en novembre 2010 lorsque l'ex-ministre péquiste, Serge Ménard, admettait avoir refusé 10 000 $ de l'ex-maire Gilles Vaillancourt, qui est aujourd'hui accusé de gangstérisme.
Le lendemain, le député Auclair déclarait, à l'Assemblée nationale, avoir aussi dit non à l'argent que lui aurait également offert l'ex-maire. « C'était de l'argent pour aider ma campagne. Pour moi, c'était non. », avait-il dit. L'ex-premier ministre Jean Charest avait dit croire la version de son député.
Même s'il a accepté l'enveloppe, Vincent Auclair se dit prêt à témoigner contre l'ex-maire Gilles Vaillancourt.
Une sortie qui cause des ennuis
Vincent Auclair nous a confirmé que sa sortie publique en 2010 lui a causé beaucoup d'ennuis. Il affirme avoir été complètement écarté de la vie politique à Laval par l'administration Vaillancourt.
« Est-ce que ça m'a coûté cher de sortir? Oui! Est-ce que j'ai eu des répercussions avec le maire Vaillancourt? Oui. Et de son entourage? Oui. », poursuit-il.
L'ex-député de Vimont admet que le parti libéral de Jean Charest lui a aussi fait la vie dure. « Du jour au lendemain au parti, on m'a mis de côté parce que le parti n'était pas content », dit-il.
D'après un reportage de Christian Latreille