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Pesticides : Québec veut serrer la vis aux terrains de golf

Pesticides : Québec veut serrer la vis aux terrains de golf

Le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs (MDDEP) du Québec entreprend des consultations pour mettre en place une réglementation plus stricte sur l'utilisation des pesticides dans les terrains de golf.

En 2003, Québec avait adopté un code qui interdit l'utilisation de pesticides sur les pelouses des particuliers. Même si on observe une diminution de la quantité des produits utilisés dans les terrains de golf, les risques qui y sont associés ont augmenté de 12 % pour l'indicateur environnement en 2008, et ce, par rapport à la période 2003-2005. En revanche, l'indicateur santé a diminué de 11 %.

L'explication se trouve dans la nature des produits utilisés. « Cela indique que certains insecticides utilisés à faible dosage en 2008 sont plus à risque que les insecticides utilisés pendant la période 2003-2005 », lit-on dans le rapport du MDDEP.

Sydney Ribaud, coordonnateur à Équiterre, est d'avis que le Québec « a besoin d'avoir des règles contraignantes ». Il estime que la loi a produit des résultats décevants, puisque Québec n'a même pas prévu d'amende pour un club de golf qui ne réduit pas son usage de pesticide.

« La prochaine étape, c'est de réduire de façon significative les ingrédients qui sont cancérigènes. Il faut se rappeler qu'il y a des enfants qui vont sur les golfs, des familles qui vivent près, les golfs sont souvent en zone résidentielle. Il faut se préoccuper de la santé humaine et lorsqu'on se préoccupe de la santé humaine, on adopte des règlements contraignants », fait remarquer Sydney Ribaud.

Certains pesticides sont classés parmi les produits cancérigènes potentiels. D'autres provoquent des troubles endocriniens.

Sylvain Dion, le chef du bureau des pesticides au MDDEP, affirme qu'il vient d'entreprendre des consultations pour resserrer la loi. L'objectif est de réduire les quantités de pesticides, mais surtout du risque pour l'environnement et la santé.

« Il n'y a pas de scénario arrêté. Il pourrait arriver qu'on interdise des produits », précise M. Dion.

C'est dans cette direction que veut aller Équiterre. « Ce qu'on demande, c'est que sur une période de quelques années, on interdise tout pesticide », affirme Sydney Ribaud.

Cette perspective inquiète les clubs de golfs, qui soutiennent qu'en raison des longs hivers québécois, l'interdiction pure et simple des pesticides n'est pas envisageable. D'autant plus que, selon eux, il est impossible de venir à bout de certaines maladies sans pesticides.

Pierre Dufort, surintendant au Club de golf La Prairie, explique qu'il est possible de réduire les pesticides si on revoyait à la baisse les exigences pour les terrains de golf. Les verts sont actuellement coupés à 120 millièmes de pouce, mais « si on passe à 160, on peut diminuer de moitié la quantité de pesticides qu'on utilise », dit-il.

« Il y a certains golfeurs qui nous disent : "c'est inacceptable, il y avait de la mauvaise herbe à cet endroit" », mentionne M. Dufort.

Après ses consultations, le ministère du Développement durable et de l'Environnement et des Parcs déposera son projet de loi, probablement au printemps prochain.

Contraste régional

Une moyenne annuelle de 43 971 kg de pesticides a été utilisée au Québec pendant la période 2006-2008. Les plus grandes quantités d'ingrédients utilisées se trouvent dans les régions qui comptent le plus grand nombre de terrains de golf : la Montérégie et les Laurentides. La région de Montréal, qui compte 12 terrains de golf, affiche une proportion de 11,5 % des quantités d'ingrédients actifs utilisés annuellement.

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