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Pakistan : Nawaz Sharif reprend le pouvoir après son exil

Pakistan : Nawaz Sharif reprend le pouvoir après son exil

Les résultats finaux des élections n'avaient pas encore été communiqués, dimanche, mais tout portait à croire que le prochain gouvernement du Pakistan serait dirigé par Nawaz Sharif.

Il s'agit d'un retour pour M. Sharif, âgé de 63 ans, qui a occupé cette fonction à deux reprises dans les années 1990.

La Ligue musulmane, parti qu'il dirige, semblait certaine de l'emporter. Toutefois, les résultats ne permettaient pas encore de déterminer s'il allait disposer d'un gouvernement majoritaire ou s'il serait forcé de former une coalition avec les autres partis.

Les défis qui l'attendent sont toutefois importants: il devra redresser l'économie, plombée notamment par la situation énergétique du pays, et négocier avec les talibans pour rétablir la sécurité dans le pays.

Parcours sinueux

Nawaz Sharif a fait ses premiers pas en politique en 1981, dans la province du Pendjab, après avoir fait fortune dans la sidérurgie. Il a dirigé le ministère des Finances, avant d'accéder au poste de « ministre en chef » de la province.

Il est nommé premier ministre du Pakistan en 1990, après le départ de Benazir Bhutto. Son gouvernement est destitué en 1993 en raison d'allégations de corruption. Il reprendra le pouvoir en 1996, bénéficiant une nouvelle fois de l'échec d'un gouvernement Bhutto.

Il doit par contre fuir le Pakistan en 1999, à la suite d'un coup d'État perpétré par Pervez Musharraf. Il se réfugie en Arabie Saoudite.

Il rentre au pays en 2007 pour participer aux élections législatives. M. Musharaff, alors président, accepte son retour grâce aux pressions de Riyad.

Son parti est défait, mais il accède au titre de chef de l'opposition.

Libéralisme et conservatisme

Lors de son premier mandat, en 1990, il réduit les politiques socialistes afin d'ouvrir l'économie. Il entame des processus de privatisation, mais est accusé de favoriser ses amis industriels.

Ses premières années en tant que premier ministre sont aussi marquées par ses tentatives d'instaurer la charia, la loi coranique, dans le pays. Il est aussi soupçonné de ne pas avoir tenté de réprimer les organisations extrémistes du Pendjab. Il est d'ailleurs l'un des seuls hommes politiques d'envergure à ne pas figurer sur la liste noire des talibans.

Dès les premiers mois de son deuxième mandat, il poursuit ses réformes controversées. Il destitue notamment le président de la Cour suprême, accentue le contrôle des médias et modifie la Constitution.

C'est aussi sous sa gouverne que le pays devient une puissance nucléaire, en 1998. Une décision qui provoque la colère de plusieurs pays occidentaux mais les fierté des Pakistanais.

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