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Le gouvernement Harper a dépensé plus de 2,4 millions $ pour surveiller ses propres députés

Le gouvernement Harper a dépensé plus de 2,4 millions pour surveiller ses propres députés
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Le gouvernement Harper a dépensé plus de 23 millions de dollars en surveillance médiatique au cours des deux dernières années. Sur cette somme, le gouvernement a utilisé 2,4 millions pour surveiller ses propres députés, a appris Le Huffington Post.

Les noms de 65 députés conservateurs figurent sur une liste de termes recherchés par les services de surveillance d’avril 2011 à décembre 2012. Tous les députés québécois du Parti conservateur ont été surveillés. Des membres de l’opposition incluant l’actuel chef du Parti libéral Justin Trudeau, le chef du Parti néodémocrate Thomas Mulcair et l’ancien chef du Parti libéral Bob Rae figurent aussi sur cette liste.

Les membres du Parlement et employés contactés par Le Huffington Post mercredi étaient choqués d’apprendre qui étaient les politiciens visés.

Le député conservateur Patrick Brown, figurant sur cette liste, reste perplexe quant aux raisons qui ont poussé le gouvernement à la surveiller. Ce dernier soutient que la surveillance médiatique n’était utilisée dans le passé que pour mettre le doigt sur les enjeux important, susceptibles d’intéresser le gouvernement.

Le député libéral, John McCallum, qui a demandé à obtenir le contrat de surveillance et la liste de recherche, croit que les contribuables ne devraient pas avoir à payer pour ces dépenses du gouvernement conservateur.

Le représentant du Bureau du Conseil privé, Raymond Rivet, soutient que cette pratique n’avait pas pour but de surveiller les parlementaires, mais bien de s’assurer que les services de surveillances médiatiques couvraient toute l’information nécessaire au cas où quelque chose intéresserait le gouvernement.

«Les conservateurs gaspillent l’argent des contribuables à raison de près de 3,000 dollars par jour, pour espionner leurs propres députés», s'est indigné le leader à la chambre du Parti libéral, Dominic Leblanc.

Le leader à la chambre du Parti néodémocrate, Nathan Cullen, croit que les députés «ne devraient pas avoir à s’inquiéter d’être surveillés par leur propre gouvernement.»

«Ce gouvernement semble penser qu’il est au-dessus de toute responsabilité. Quand est-ce que le Premier ministre assumera sa responsabilité face à ce stupéfiant niveau d’incompétence?» s’est interrogé le député néodémocrate Charlie Angus.

Le Ministre des Travaux publics, Rona Ambrose, a soutenu que le gouvernement gardait une trace du travail des parlementaires «parce qu’il en était très fier.»

Le porte-parole de Harper, Andrew MacDougall, affirme quant à lui que puisque les députés parlent au nom du gouvernement, il est logique «que le gouvernement veuille savoir quel genre de couverture génère leurs déclarations.»

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