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Hanni El Khatib: le chanteur signe son second album, «Head In The Dirt» (ENTREVUE/VIDÉO)

Hanni El Khatib: une tête de rockstar (ENTREVUE/VIDÉO)
Age Fotostock

MONTRÉAL –Équipé de son second album Head In The Dirt, le chanteur et guitariste californien Hanni el Khatib poursuit sa route sur les territoires du rock garage sale, mais néanmoins séduisant. Grâce à la complicité de Dan Auerbach (chanteur du populaire groupe américain The Black Keys) à la réalisation, le jeune musicien signe un disque plus ramassé que le précédent, et qui fait déjà énormément jaser. Dans un Van roulant quelque part au Kentucky, le jeune prodige raconte cette musique créée sans grande concession.

À la parution de son premier essai en 2011, Will The Guns Come Out, el Khatib (né à San Francisco d’une mère philippine et d’un père palestinien) avait grandement attiré l’attention. Il y a quelques années, cet ancien directeur artistique d’une compagnie de vêtement très populaire a élu domicile à Los Angeles sans avoir de véritable aspiration artistique.

«J’ai toujours aimé la musique», affirme el Khatib au bout du fil. «Mais je ne pensais pas en faire une carrière. Elle est en quelque sorte venue à moi par hasard. C’est difficile à expliquer. Quand je me suis aperçu que je pourrais gagner ma vie en chantant et en jouant de la guitare, j’ai plongé. Mon seul vrai mérite est d’avoir trimé dur. Je suis tenace dans tout. Il n’y a pas de miracle. En tout cas, c’est ma vision des choses. J’ai tellement travaillé fort avant l’enregistrement de Head In The Dirt que je devais prendre un peu de recul pour préparer convenablement pour la tournée qui est commencée depuis peu.»

Le Nashville d’Auerbach

C’est dans l’un des meilleurs studios (celui d’Auerbach) de Nashville que l’Américain a enregistré l’un des albums rock les plus excitants de 2013. Crasse, grinçant et légèrement agressif, certes, mais un rock accrocheur et intelligent qui va droit au but. En 11 jours, dans une facture très «live», Hanni el Khatib, Dan Auerbach [devenus de bons amis, les deux gars se sont rencontrés dans un bar de Paris en 2011] et quelques musiciens invités ont foncé sans trop regarder en arrière.

«Nous avons fait 11 morceaux en moins de deux semaines. Nous pouvions faire deux chansons par jour», explique le chanteur. «Tout le monde était dans la même pièce pour les prises. Nous voulions donner une atmosphère vivante. L’idée étant de se mettre un peu en danger pour garder une énergie authentique et une sensation d’imperfection. Je voulais que l’album respire l’urgence. Dan a compris qu’il fallait nettoyer un peu la musique de mon premier disque et enlever cette obsession de perfection (trop de studio avait tué un peu la spontanéité selon lui) que j’avais en 2011 [...] Ce fut une superbe collaboration. D’autant plus qu’il a joué partout sur Head In The Dirt. J’ai même habité chez lui durant mon séjour au Tennessee.»

Dans le sillage des Black Keys (on pense notamment à la chanson-titre de l’album) et des autres White Stripes de ce monde, el Khatib ne se contente pas de reprendre ses contemporains du troisième millénaire. Sa musique remplie de références fait écho au rock’n’roll des années ‘60, au sonorités seventies à la Black Sabbath (mentionnons le morceau Pay No Mind) et The Stooges (Family). Il s’inspire également de l’esprit garage personnifié notamment par The Clash (Nobody Move). Non loin, on peut sentir la «vibe» du skate et du surf californiens. Quelque part émane aussi un blues actuel à la sauce Gary Clark Jr. Pour le reste, des arrangements efficaces de guitares électriques, basses, batterie et Hammond B3. Ici et là, des chœurs égaillent cette bonne dose de brut.

«J’ai maintenant trois musiciens qui m’accompagnent en tournée. J’ai déjà fait quelque 15 concerts en France, dont Paris. Nous parcourons en ce moment les autoroutes américaines pour offrir une vingtaine de spectacles supplémentaires. Ensuite, je vais prendre une pause estivale pour aller me reposer en Europe. À l’automne, une immense tournée est prévue. Je compte d’ailleurs venir vous voir à Montréal.»

On a entendu beaucoup de ce style musical ces dernières années. N’empêche, Hanni el Khatib mérite grandement le détour. À 31 ans, ce beau-garçon-assez-charismatique-à-l’attitude-faussement-dure serait à voir absolument sur scène. Et le plus rapidement possible avant que le monde entier ne s’empare de lui…

Head In The Dirt (du label Innovative Leisure): en magasin dès le 7 mai.

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