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Coupes à l'aide sociale: des groupes réclament la tête de Maltais

Coupes à l'aide sociale: des groupes réclament la tête de Maltais
PC

QUÉBEC - Incapables de faire fléchir le gouvernement, les groupes de défense des assistés sociaux exigent la démission de la ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale, Agnès Maltais.

Les représentants du Collectif pour un Québec sans pauvreté et du Front commun des personnes assistées sociales sont ressortis les mains vides de leur rencontre d'une heure avec Mme Maltais, mardi, à ses bureaux de Québec.

Ils promettent d'accentuer la pression pour en finir avec la volonté du gouvernement du Parti québécois de serrer la vis aux prestataires.

D'ici là, ils demandent à la ministre de renoncer à ses fonctions, la jugeant inapte à assumer ses responsabilités à l'endroit des démunis.

«On pense qu'une ministre qui est à la solidarité sociale, qui est responsable de l'aide sociale et qui appauvrit les gens, qui fait le contraire du titre de son ministère, doit démissionner. (...) On lui a d'ailleurs dit que nous, en tant que représentants des personnes assistées sociales, on la renvoyait», a déclaré la porte-parole du Front commun, Amélie Châteauneuf.

Les compressions de la ministre _ évaluées au départ à 19 millions $ _ vont à l'encontre de l'avis de la Commission des droits de la personne, a fait remarquer Mme Châteauneuf. Plus grave encore, les coupes vont entraîner des morts parmi les plus pauvres, selon la porte-parole du Front commun.

«Il y a des gens qui vont mourir de faim parce que les banques alimentaires se vident. (...) Il y a des personnes assistées sociales qui nous appellent pour dire: ''J'ai juste 604 $ par mois pour vivre, la banque alimentaire de ma région me donne un sac par trois mois, ça fait une semaine que je jeûne, que je bois du bouillon, je n'ai plus d'argent, j'ai rien», a-t-elle raconté.

En vertu des modifications au règlement de l'aide sociale apportées par la ministre Maltais, trois catégories de prestataires perdront l'allocation mensuelle de 129 $ pour «contrainte à l'emploi». Il s'agit des bénéficiaires de 55 à 57 ans, des familles biparentales avec un enfant de moins de cinq ans et des toxicomanes en traitement contre leurs dépendances.

En contrepartie, ceux qui consentiront à suivre une «démarche» vers l'emploi auront droit à un boni mensuel de 196 $.

Le Front commun et le Collectif sont en faveur des mesures d'employabilité mais s'opposent à toute coupe dans les prestations.

«Il y a des personnes, des familles, qui ne participeront pas aux mesures d'employabilité pour quelque raison que ce soit et ces personnes vont s'appauvrir. Il est là le malaise et la ministre le sait», a dit le porte-parole du Collectif, Serge Petitclerc, dénonçant au passage le «retour du bâton» de la contrainte.

À ses côtés, une «personne en situation de pauvreté» a voulu illustrer les difficultés que les prestataires rencontrent lorsqu'ils retournent sur le marché du travail.

«J'en ai fait des programmes de réinsertion (à l'emploi), j'en ai fait, j'en ai fait, j'en ai fait, et est-ce que je travaille aujourd'hui? Non! Refaire toujours le même processus, à un moment donné, ça décourage. Tu veux aller en emploi mais on te refuse parce qu'on te dit que tu es une personne à l'aide sociale», a-t-elle raconté.

En point de presse, la ministre Maltais est demeurée sur ses positions. Elle a plutôt relancé la balle à ses interlocuteurs, leur reprochant leur intransigeance.

«J'ai répondu à toutes leurs questions mais je le répète, ils veulent que rien ne change. J'ai demandé à Emploi Québec de changer ses pratiques parce qu'on va sortir les gens de l'aide sociale et on va les amener à briser le cycle de la pauvreté, c'est ça l'esprit, (mais) ils veulent que rien ne change», a lâché Mme Maltais sur un ton traduisant son impatience.

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