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Gabriel Coutu-Dumont expose : de Rihanna à Rembrandt (ENTREVUE / PHOTOS)

Gabriel Coutu-Dumont expose : de Rihanna à Rembrandt (ENTREVUE / PHOTOS)

Reconnu pour la scénographie vidéo de Rihanna, Pink, Justin Timberlake, Katy Perry et Jay-Z, qu’il a réalisé avec la compagnie Geodezik, Gabriel Coutu-Dumont est également un artiste multidisciplinaire fort occupé. Au cours des prochaines semaines, il présentera 2 expositions à Montréal : « Wonders of A Transcient Universe » au Centre Phi et « The Way of the Willows » à la Galerie Donald Browne.

Après avoir obtenu ses diplômes en arts visuels et en photographie au Cégep du Vieux-Montréal, Coutu-Dumont est parti vivre à New York. « À la seconde où j’ai terminé mes études, j’étais dans l’autobus. J’avais une écoeurantite aiguë de la photo. J’avais envie de retourner vers le dessin et les arts visuels. Là-bas, j’ai travaillé environ un an et demi dans un hôtel-boutique, j’ai rencontré plusieurs artistes et j’ai beaucoup exposé. »

Depuis son retour dans la métropole, le Québécois collabore avec Mutek et Geodezik, en plus de voir ses projets personnels se déployer un peu partout dans le monde. Son solo Long Jeux/LP a été diffusé par WIR Gallery à Berlin en 2009, son exposition Sketches of Synchronicity a tourné au Canada en 2009-2010, il a participé à plusieurs expositions collectives au Canada, aux États-Unis, au Mexique et en Belgique, et il a été sélectionné pour la 8e édition de Flash Forward – Emerging Photographers actuellement en circulation à Londres, Portland et Toronto.

Wonders of a Transient Universe @ Centre Phi

Gabriel Coutu-Dumont

Showbizz, pyramides et science-fiction

Dans l’exposition Wonders of A Transcient Universe, Gabriel Coutu-Dumont explore le langage visuel de l’univers musical. « Je me suis inspiré de plusieurs images accumulées sur des productions vidéos. À un moment donné, j’étais dans un aréna en plein milieu de la nuit, j’ai levé la tête de mon ordinateur et j’avais l’impression d’être dans un endroit où je ne comprenais pas ce qui se passe, un peu comme en science-fiction. J’ai eu envie de représenter l’univers musical, avec ses codes et ses signifiants, pour arriver à l’apprivoiser. »

Composé de photographies, de sculptures et de gravures, l’exposition s’incarne dans une multitude d’œuvres iconoclastes, allant de l’onde sonore représentée par un miroir, de la collision entre une étoile et une scène de spectacle, et d’une pyramide évoquant la piédestalisation des vedettes de la chanson. « Lors des spectacles à grand déploiement, une seule personne est éclairée, devant 60 000 personnes qui la glorifient. J’avais envie d’évoquer la période de l’empire égyptien, où les prêtres étaient en quelque sorte des techniciens qui utilisaient toutes les méthodes de l’époque pour glorifier les Pharaons. La sculpture rappelle la pyramide de Khéops. C’est un axe plus philosophique de l’exposition. »

Les badauds de Glasgow

En ce qui concerne The Way of the Willows, les photographies de Gabriel Coutu-Dumont sont à l’avant-plan. Habitué de concentrer ses énergies sur les objets et leur finition, l’artiste a cette fois laissé toute la place aux humains captés sur pellicule. « C’est la première fois depuis 10 ans que l’une de mes expositions est uniquement consacrée à la photo, sans forme installative. En voyant que les sujets de mes photos étaient hyper chargés de sens, j’ai priorisé un mode de présentation neutre et épuré. »

Les 75 clichés qui se retrouvent à la Galerie Donald Browne ont été réalisés sur la rue Sauchiehall – « allée des saules » en gaélique – à Glasgow, en Écosse. Accompagné de plusieurs complices, le photographe arrêtait les gens en pleine rue, entre 22 h et 4 h du matin, et les invitait à une séance éclair. « Le projet est né alors que je prenais une bière avec le photographe écossais Brian Sweeny et qu’on observait la foule du nightlife. C’était une période où je faisais des recherches sur l’âge d’or de la peinture hollandaise. J’aimais son côté austère et les visages qui flottent dans une tâche de lumière. J’ai eu envie d’extraire les gens qu’on voyait passer sur la rue et de les transposer dans ce monde-là, à l’époque de Rembrandt. »

Royauté et fin de soirée

Puisque Coutu-Dumont et ses acolytes travaillaient très tard, ils ont croisé plusieurs personnes saoules et un peu maganées. « Le but n’était pas de se foutre de leur gueule. On les invitait à jouer le jeu de la pose royale et très rigide. On les sortait de l’action en les déracinant et en les installant dans un endroit sans musique, avec un éclairage très sombre. Il y avait un mélange d’absence d’inhibition et de calme. »

Parmi les badauds de la rue Sauchiehall qui ont été photographiés avec une attitude royale appartenant à un autre temps, on retrouve une jeune fille aux cheveux roses, un homme habillé d’une robe et de bas résille, une évocation de Jésus sous une capuche, un mélange de Kate Middleton et de Sarah Brightman, une jeune femme criblée de tatous et plusieurs autres personnages fascinants.

Wonders of A Transient Universe - 4 au 25 mai 2013

Centre Phi

407, rue Saint-Pierre, Montréal

514.225.0525

The Way of the Willows - 4 mai au 15 juin 2013

Galerie Donald Browne

372 rue Sainte-Catherine Ouest, ch. 528, Montréal

514.380.3221

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