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Suicide : état d'urgence dans une réserve du Nord

Suicide : état d'urgence dans une réserve du Nord

Une petite communauté autochtone du Nord de l'Ontario rapporte qu'elle répond à 10 tentatives de suicide par mois.

Le conseil de bande de Neskantaga, une communauté de 400 habitants, a décrété l'état d'urgence parce que deux personnes ont mis fin à leurs jours en moins d'une semaine. Mardi soir, les membres de la communauté doivent se rencontrer pour tenter de mettre sur pied un plan d'intervention en santé mentale.

Pour Casey, 20 ans, le suicide fait partie de son quotidien. Au cours des dernières années, la jeune femme a perdu sa sur, sa mère, deux cousins et deux amis. À fleur de peau, elle lance un cri du cur.

« Quelqu'un doit parler de cette situation, il faut que ça cesse », confie-t-elle.

Ce n'est qu'un des nombreux témoignages du quotidien des gens de Neskantaga. Dépassé par l'ampleur de la crise qui secoue sa petite communauté, le chef Peter Moonias a décrété l'état d'urgence il y a deux semaines.

« Nous sommes débordés. La plupart des gens qui sont aptes à travailler dans la communauté sont endeuillés », dit-il.

C'est le cas du coordonnateur des services d'urgence Chris Moonias. Il répond à lui seul à plus de 10 appels à l'aide chaque mois. À 6 reprises au cours de la dernière année, il est arrivé trop tard.

« Lorsque le téléphone sonne, j'ai peur. J'appréhende la conversation », avoue-t-il.

Le conseil de bande estime qu'il devra dépenser 600 000 $ pour offrir des services aux personnes en détresse, dont le soutien d'une infirmière et de trois intervenants en santé mentale.

D'après le reportage de Martine Laberge

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