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Centrales au gaz : Kathleen Wynne nie avoir été impliquée

Centrales au gaz : Kathleen Wynne nie avoir été impliquée

Témoignage très attendu mardi que celui de la première ministre Wynne dans le dossier de l'annulation de projets de centrales électriques à Oakville et Mississauga.

Visiblement nerveuse, la première ministre a rapidement lu sa déclaration avant de répondre aux questions de députés.

Kathleen Wynne a indiqué savoir que le dossier de la centrale de Mississauga constituait un dossier chaud dans la communauté. La première ministre a toutefois affirmé qu'elle n'était pas présente lorsque la décision d'annuler le projet a été prise, à 10 jours du scrutin en octobre 2011.

Dans le cas de la centrale d'Oakville, elle a également répondu ne pas avoir participé aux discussions entourant l'annulation de la centrale. Kathleen a indiqué devant la commission qu'elle a seulement été mise au courant en juillet 2010, quelques mois avant l'abandon du projet.

Lundi, l'opposition conservatrice a déposé une motion de censure à ce sujet contre le gouvernement, affirmant que les libéraux tentaient toujours de cacher le véritable coût de leur décision. L'opposition affirme que les libéraux ont abandonné les deux projets pour sauver les sièges de deux des leurs, dont celui de l'actuel ministre des Finances Charles Sousa.

Les partis d'opposition soulignent également que Mme Wynne était à la table du Cabinet lorsque son prédécesseur, Dalton McGuinty, a capitulé face à la colère de résidents locaux, qui avaient même obtenu à Oakville l'aide de l'environnementaliste américaine Erin Brockovich, dont le parcours a été porté au grand écran par l'actrice Julia Roberts.

Centrale d'Oakville : des millions de plus que prévu

L'abandon d'un projet de centrale électrique à Oakville, avant les dernières élections provinciales en 2011, a coûté 7,75 fois plus aux contribuables que ce que promettait le gouvernement libéral depuis des mois, selon l'Office de l'électricité de l'Ontario.

Le PDG de l'agence provinciale, Colin Andersen, a fait la révélation durant son témoignage, mardi matin, devant un comité parlementaire qui enquête sur l'annulation controversée du projet à Oakville et d'un projet similaire de centrale au gaz naturel à Mississauga. Le comité permanent sur la justice est dominé par des députés néo-démocrates et conservateurs.

M. Andersen avertit que sa plus récente estimation de 310 millions de dollars pour le déménagement du projet d'Oakville à Napanee pourrait encore « fluctuer », selon des facteurs variables comme le coût de remplacement de l'énergie non produite. Il précise, par exemple, qu'une firme, NERA Economic Consulting, retenue par l'Office de l'électricité, avait estimé récemment que les pénalités à payer étaient de 241 millions.

Selon le PDG de l'Office, le chiffre de 40 millions répété par les libéraux depuis des mois correspond seulement aux coûts directs de base de l'annulation du projet. Il affirme que tout le monde savait au sein du gouvernement que ce chiffre ne reflétait pas la facture totale.

Les néo-démocrates accusent le gouvernement d'avoir employé une ruse pour tenter de camoufler le véritable coût à payer pour les contribuables.

De son côté, l'opposition conservatrice affirme que le coût total de l'annulation du projet est de 1,1 milliard, si on ne tient pas compte de certaines économies projetées à la suite de la construction de la centrale à Napanee plutôt qu'à Oakville.

Le ministre de l'Énergie, Bob Chiarelli, répond qu'il est très complexe de calculer combien coûte l'annulation d'une centrale au gaz, étant donné que différents facteurs sont en jeu, des pénalités à payer pour rupture de contrat aux coûts d'approvisionnement en gaz naturel et pour le transport de l'électrité à partir du site de remplacement choisi.

Pour sa part, la nouvelle première ministre a nié avoir menti à la population.

Il s'agit du premier scandale politique auquel Mme Wynne fait face depuis qu'elle a pris les rênes de la province en février dernier.

Le vérificateur général de l'Ontario avait conclu récemment que le déménagement à Sarnia du projet de centrale à Mississauga aura coûté 275 millions de dollars, soit 45 fois plus que ce que promettaient les libéraux. Le vérificateur enquête maintenant sur l'abandon du projet de centrale à Oakville.