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Tremblay a démissionné à cause de Dumont et de l'absence d'appui de Marois

Tremblay a démissionné à cause de Dumont et de l'absence d'appui de Marois
CP

MONTRÉAL - C'est non seulement à cause des déclarations de l'ex-organisateur Martin Dumont que Gérald Tremblay a démissionné de son poste de maire de Montréal, en novembre dernier, mais aussi à cause de l'absence d'appui de la première ministre Pauline Marois.

Devant la Commission Charbonneau, lundi, il a évoqué ces deux principaux motifs et même un troisième: le fait que le président de la Fraternité des policiers de Montréal, Yves Francoeur, réclamait sa démission.

Martin Dumont est cet ex-organisateur politique d'Union Montréal qui avait soutenu devant la commission qu'il existait une double comptabilité au parti pendant l'élection complémentaire dans Saint-Laurent qu'il avait organisée.

Il avait soutenu que le maire avait été mis au courant de cette double comptabilité, lorsqu'il en discutait devant l'agent officiel Marc Deschamps, et que le maire s'était alors levé en disant qu'il n'avait pas à savoir ça.

Cela était totalement faux, selon M. Tremblay. «Il n'y a jamais eu de rencontre» durant l'élection partielle entre MM. Dumont, Deschamps et lui, a-t-il assuré.

Dans un communiqué transmis lundi en début de soirée, Martin Dumont affirme qu'il «maintient intégralement» sa version des faits.

Il ajoute de plus qu'il y a lieu de s'interroger sur le «jugement de valeur» qu'a porté M. Tremblay à son égard, compte tenu que l'ex-maire aurait refusé sa démission comme conseiller à l'hôtel de ville en 2004 et qu'il aurait également approuvé sa nomination au poste de directeur du parti Union Montréal pour l'est de la métropole, également en 2004.

«Les affirmations de monsieur Tremblay en cette matière sont d'une totale incohérence, compte tenu que la suite des événements ne concorde absolument pas avec le jugement de valeur porté par l'ex-maire à mes dépens aujourd'hui à la Commission Charbonneau», a déclaré Martin Dumont dans son communiqué.

Absence d'appui à Québec

L'ex-maire Tremblay a donc confirmé, lundi, que c'est en partie ce témoignage de Martin Dumont qui a provoqué son départ de la vie politique. Ce témoignage a entraîné «un acharnement médiatique disproportionné», a-t-il commenté.

Mais il a aussi insisté sur l'absence d'appui du gouvernement du Québec, tant de la première ministre Pauline Marois que de son ministre responsable de la métropole, Jean-François Lisée.

«J'ai eu un téléphone samedi matin» de la première ministre Marois, a-t-il relaté à la commission.

Et celle-ci lui a dit: «est-ce que tu as fini ta réflexion?»

L'appel n'a pas duré cinq minutes, se rappelle M. Tremblay. «Si j'avais eu le moindrement un appui politique du gouvernement du Québec, si on m'avait appelé avant pour me dire 'est-ce que c'est vrai?'», a relaté M. Tremblay, encore déçu de cette triste fin de carrière.

Il s'est aussi demandé pourquoi le ministre Lisée n'avait pas pris «cinq minutes de son précieux temps» pour lui réclamer sa version des faits.

À la toute fin de son témoignage, M. Tremblay a lu une déclaration de deux pages, qu'il a terminée en retenant un sanglot.

Son message

Il a réitéré avoir travaillé pour le bien de Montréal, «jamais dans mon intérêt personnel».

«J'ai agi dans le cadre de mes fonctions et de mon mandat, dans les limites des pouvoirs que me confère la loi. J'affirme qu'aucun maire n'aurait pu mettre au jour et faire cesser la collusion comme l'escouade Marteau et la commission ont réussi à le faire», a-t-il affirmé. Il a d'ailleurs rappelé qu'il avait lui-même souhaité publiquement la création de cette commission.

Il a aussi assuré n'avoir «jamais fait d'aveuglement volontaire», contrairement à ce qu'ont dit certains observateurs ou «gérants d'estrade qui profitent de leur tribune».

«Lorsque j'ai eu de l'information le moindrement crédible, j'ai agi sans délai. J'ai parlé à mon chef de police et je m'attendais à ce qu'il prenne les mesures qu'il juge nécessaires. Quand il me dit qu'il n'y a pas matière à enquête, je considère que j'ai fait ce que j'avais à faire. Je ne suis ni un policier, ni un enquêteur et je me fie à son jugement», a plaidé M. Tremblay.

Il a soutenu laisser la Ville dans un meilleur état qu'elle l'était lors de son arrivée en 2001.

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Gérald Tremblay

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