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Bangladesh: les secouristes abandonnent la recherche de survivants

Fin des recherches
PA

SAVAR, Bangladesh - Un tribunal bangladais a donné 15 jours à la police, lundi, pour interroger le propriétaire d'un édifice qui s'est effondré la semaine dernière, faisant au moins 382 morts, alors que les secouristes ont annoncé qu'ils n'avaient plus espoir de trouver d'autres survivants.

Mohammed Sohel Rana, qui a été arrêté dimanche au moment où il tentait de fuir en Inde, sera questionné pour avoir fait preuve de négligence, construit un immeuble illégal et obligé des employés à travailler dans un bâtiment dangereux. Son père, Abdoul Khaleque, a également été interpellé parce qu'il l'aurait aidé à forcer les travailleurs à demeurer en poste malgré les risques.

L'édifice de huit étages s'est écroulé mercredi matin alors que le personnel de cinq manufactures de vêtements était au travail. Environ 2500 personnes auraient survécu à l'incident.

Rana a été emmené devant une cour de Dacca, la capitale, vêtu d'une veste pare-balles puis conduit à un lieu de détention dont l'emplacement n'a pas été divulgué après que le juge eut autorisé les forces de l'ordre à l'incarcérer plus longtemps sans l'accuser officiellement.

Les crimes dont il est soupçonné sont passibles de sept années d'emprisonnement. D'autres accusations pourraient s'ajouter plus tard.

L'effondrement survenu mercredi est le pire désastre à avoir frappé l'industrie du vêtement au Bangladesh, qui rapporte chaque année 20 milliards $US et approvisionne de nombreux détaillants internationaux.

Cette tragédie a ravivé la colère de la population concernant les conditions de travail dans les manufactures de vêtements. Le réseau Independent TV a rapporté que des centaines de travailleurs avaient manifesté lundi à Ashulia, en banlieue de Dacca, mettant le feu à une ambulance et essayant de faire de même avec une manufacture.

Les autorités ont fermé toutes les manufactures de vêtements d'Ashulia et de Gazipur, dont une qui avait déjà été évacuée après la découverte de lézardes dans les murs.

Des bénévoles, des soldats et des pompiers ont travaillé sans relâche depuis mercredi pour retirer des survivants des décombres. Vers minuit dimanche, des grues hydrauliques et des machines permettant de couper de longs pans de béton ont été envoyées sur les lieux.

«Nous procédons de manière prudente. S'il y a encore quelqu'un de vivant, nous tenterons de sauver cette personne», a affirmé le porte-parole de l'armée, Shahinoul Islam.

Toutefois, le brigadier général Ali Ahmed Khan, le chef du service d'incendie local, a déclaré qu'il y avait peu de chance que les secouristes trouvent d'autres survivants. «Nos hommes sont entrés à l'intérieur et ont vu quelques cadavres au rez-de-chaussée, mais personne de vivant», a-t-il indiqué.

Outre Mohammed Sohel Rana, la police a également arrêté quatre propriétaires de trois manufactures ainsi que deux ingénieurs municipaux qui auraient été impliqués dans le processus d'approbation des plans de l'immeuble, qui comportait trois étages de trop.

D'après des témoins, Rana avait assuré mardi aux locataires de son immeuble que ce dernier était sécuritaire, et ce, en dépit de l'ordre d'évacuation donné par les autorités en raison de la présence de larges fissures dans le bâtiment.

Une banque et quelques boutiques au premier étage avaient décidé de fermer, mais les directeurs des manufactures de vêtements occupant les étages supérieurs avaient ordonné à leurs employés de continuer le travail. Quelques heures plus tard, l'édifice s'écroulait.

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