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La France devient le 14e pays à reconnaître le mariage gai

La France devient le 14e pays à reconnaître le mariage gai

Le Parlement français a fait de la France le 14e pays de la planète à reconnaître le mariage des conjoints de même sexe. Cette reconnaissance légale, qui clôt des semaines de débats passionnés, s'accompagne toutefois d'une intense opposition de parlementaires de droite et de manifestants qui ont fait sentir leur présence jusqu'à l'Assemblée nationale.

Les parlementaires ont adopté la législation grâce à un vote de 331 en faveur des amendements contre 225 qui ont voté contre et 10 abstentions. Le président François Hollande doit promulguer le texte qui permettra aux premiers couples de convoler dès cet été.

« Après 136 heures et 46 minutes de débat, le Parlement a adopté le projet de loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe », a déclaré le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, sous les acclamations des élus de gauche qui scandaient « égalité, égalité ».

L'opposition de droite n'a toujours pas lancé la serviette malgré l'adoption de la loi au Parlement. Elle a immédiatement renvoyé le dossier devant le Conseil constitutionnel afin de contester la constitutionnalité du texte de la loi de même que sa conformité avec le droit international. Le Conseil a un délai d'un mois pour rendre sa décision. Si le gouvernement demande l'urgence, ce délai peut être ramené à une semaine.

Le président François Hollande doit encore promulguer le texte qui permettra aux premières unions de se conclure dès cet été.

Dans les tribunes du public, deux manifestants ont tenté de déployer une banderole, mais ils ont été expulsés avant d'avoir pu s'exécuter. Pendant ce temps, d'autres manifestants s'agitaient dans la rue aux abords de l'Assemblée nationale.

« La loi va être votée, nous n'avons aucun doute là-dessus », avait déclaré une des chefs de file des opposants à la nouvelle loi, Frigide Barjot, avant le vote des députés. « Mais nous manifesterons pour proposer une autre solution, celle de l'union civile qui, contrairement au mariage, n'aurait pas de conséquence sur la filiation. »

Le président de l'Assemblée nationale avait même reçu, lundi, des menaces. M. Bartolone avait reçu une enveloppe contenant de la poudre de munitions de même qu'une lettre de menaces le mettant « en demeure de surseoir au vote définitif de la loi ».

« Tout cela va retomber », a assuré la ministre de la Justice, Christiane Taubira, en exprimant sa « fierté » d'avoir porté ce texte. Cette loi est une loi « de liberté, d'égalité et de fraternité », a-t-elle souligné.

Des juristes estiment que le texte de loi sur le mariage ne devrait pas poser de problème constitutionnel. Le Conseil constitutionnel devrait rendre une décision d'ici un mois et le président pourra ensuite promulguer la nouvelle loi. La seule embûche qu'entrevoient les juristes réside dans l'adoption. Le Conseil pourrait statuer que l'adoption va à l'encontre du principe du droit français de filiation fondé sur l'altérité sexuelle.

Manifestations pour et contre la loi

Des milliers de personnes se sont réunies dans la soirée dans plusieurs villes de France pour saluer la victoire « de l'égalité entre homos et hétéros », ou pour manifester « leur rage » après l'adoption du texte ouvrant le mariage et l'adoption aux couples d'homosexuels.

Selon des chiffres fournis par la police, 2500 personnes ont manifesté à Paris pour célébrer la loi votée un peu plus tôt par les députés, alors que 3500 autres ont manifesté leur hostilité à la nouvelle loi. Leur défilé s'est conclu par des affrontements de radicaux avec les forces de l'ordre et douze opposants « identifiés comme des meneurs » ont été interpellés, a annoncé le ministère de l'Intérieur dans la nuit. 44 opposants à la loi Taubira, du nom de la ministre de la Justice, ont également été interpellés à Lyon.

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