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Attentat de Boston : Djokhar Tsarnaev rejette la responsabilité sur son frère

Attentat de Boston : Djokhar Tsarnaev rejette la responsabilité sur son frère

Djokhar Tsarnaev, inculpé lundi pour sa participation présumée au double attentat du marathon de Boston, lundi 15 avril, a déclaré qu'aucun groupe terroriste international n'y avait pris part, selon CNN et le New York Times.

La chaîne de télévision américaine rapporte qu'une source gouvernementale anonyme a affirmé que « les interrogatoires préliminaires de Tsarnaev avaient montré que les deux frères pouvaient être considérés comme des jihadistes qui se sont radicalisés par eux-mêmes en dehors de toute organisation ».

Le suspect survivant a également accusé son frère Tamerlan, 26 ans, tué vendredi dernier à l'issue d'une course poursuite avec la police, d'avoir dirigé les attaques qui ont fait trois morts et 200 blessés, pour « empêcher l'Islam d'être attaqué », selon la source citée par CNN.

Djokhar Tsarnaev a été formellement inculpé lundi, dans sa chambre du Beth Israel Deaconess Medical Center de Boston, pour son rôle présumé dans le double attentat à l'arrivée du marathon de Boston.

Le jeune homme de 19 ans, d'origine tchétchène, est accusé d'avoir utilisé une « arme de destruction massive » et de s'être rendu coupable de « destruction avec intention de nuire ayant entraîné la mort ».

Djokhar Tsarnaev était encore lundi dans un « état grave », selon le FBI. Une blessure à la nuque laisse penser qu'il a cherché à se suicider avant sa capture, en se tirant une balle dans la bouche.

Incapable de parler, il s'est contenté de hocher la tête pour répondre aux questions qui lui ont été posées, selon les minutes de l'audience publiées sur le site internet du New York Times.

Le journal ajoute qu'il a reconnu son implication. Selon l'acte d'accusation, il aurait déclaré à un homme dont il a volé la voiture lors de sa cavale: « Vous avez entendu parler de l'explosion de Boston ? C'est moi qui ai fait ça. »

Ces charges, auxquelles d'autres chefs d'inculpation viendront sans doute s'ajouter, le rendent passible de la peine de mort. Une première audience a été fixée au 30 mai devant le tribunal fédéral de Boston.

La Maison blanche a également annoncé que Djokhar Tsarnaev, qui dispose de la nationalité américaine, ne serait pas considéré comme un « ennemi combattant », statut mis au point après les attentats du 11 septembre 2001.

Dans un procès verbal publié lundi, le FBI a fait le récit détaillé des événements jusqu'à l'arrestation de Djokhar Tsarnaev.

Le bureau fédéral y raconte comment ses agents ont épluché les images des spectateurs et des caméras de surveillance et ont remarqué parmi les spectateurs les deux personnes transportant d'« imposants sacs à dos ».

11 minutes avant la première explosion qui a eu lieu à 14h49, les deux hommes marchent, un derrière l'autre, sur Boylston Street, en direction de la ligne d'arrivée du marathon.

Selon les observations du FBI, c'est le comportement des deux individus qui les a fait ressortir de la foule.

La femme de Tamerlan Tsarnaev, Katherine Russell, une Américaine convertie à l'islam avec qui il a eu une fille, a refusé de parler aux policiers, selon son avocat.

L'enquête se poursuit avec l'analyse des relevés téléphoniques, bancaires et des ordinateurs des suspects.

Le chef de la police de Boston, Ed Davis, a rappelé qu'ils avaient encore trois bombes rudimentaires à leur disposition lors de leur affrontement avec les policiers.

L'enquête

Une des pistes suivies par les enquêteurs s'oriente vers la Russie, notamment les « cinq mois et treize jours » passés par Tamerlan Tsarnaev au Daguestan en 2012, a indiqué à l'AFP une source parmi les autorités locales.

Pendant son séjour, il « s'est trouvé au moins quatre fois dans la ligne de mire des forces de l'ordre », alors qu'il était en compagnie d'un autre jeune homme surveillé pour ses liens supposés avec le milieu islamiste clandestin, selon cette source.

Mais une mauvaise orthographe dans son nom pourrait être une des raisons pour lesquelles il aurait échappé au radar du FBI et des services secrets russes, a avancé lundi le sénateur américain Lindsey Graham.

L'été dernier, il avait passé au moins un mois à Makhatchkala, capitale du Daghestan, république russe du Nord-Caucase en proie à un soulèvement islamiste, pour aider son père à rénover son appartement sur les bords de la mer Caspienne.

On ignore s'il a eu des contacts avec la guérilla, mais ce voyage, auquel s'ajoute un avertissement émanant des services russes à son sujet, a soulevé de nombreuses interrogations quant à l'attitude des autorités.

D'autant que Tamerlan Tsarnaev a été interrogé par le FBI en 2011 et qu

« Il était sur les radars et on l'a laissé partir », s'est ainsi étonné Michael McCaul, président républicain de la commission de la Sécurité intérieure à la Chambre des représentants.

L'un des principaux mouvements islamistes du Caucase a précisé dimanche qu'il était en guerre contre la Russie mais pas contre les États-Unis, prenant ainsi ses distances avec les auteurs présumés du double attentat.

Hommage

Hier, toute la ville de Boston s'est arrêtée pendant une minute, pour respecter un moment de silence en hommage aux victimes, exactement une semaine après le double attentat qui a fait trois morts et 176 blessés, dont 48 sont encore hospitalisées, dont quelques-uns dans un état critique. Une dizaine de personnes ont été amputées.

Krystle Campbell, 29 ans, l'une des trois victimes, a été inhumée dans la journée.

Un service funèbre a également eu lieu pour Lingzi Lu, un étudiant chinois. La troisième victime était un petit garçon de huit ans nommé Martin Richard.

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