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Primes de risque pour l'armée : Ottawa fait volte-face

Primes de risque pour l'armée : Ottawa fait volte-face

Le gouvernement Harper est revenu sur sa décision de récupérer les primes de risque pour conditions dangereuses versées en trop aux soldats déployés en Afghanistan.

Selon le premier ministre Stephen Harper, les membres des forces armées ne devront plus rembourser des centaines de dollars obtenus en raison d'une erreur administrative.

Après une levée de boucliers, les conservateurs sont revenus sur leur idée de réduire cette paie supplémentaire pour conditions dangereuses qui était octroyée aux soldats canadiens affectés à la formation des forces de sécurité afghanes à Kaboul.

La proposition, qui aurait mené à une réduction de près d'un tiers de cette somme - soit une diminution de près de 500 $ par mois pour chaque militaire - fait l'objet d'un réexamen. Le gouvernement recule donc pour une deuxième fois dans cette affaire.

Le chef de l'opposition, Thomas Mulcair, soutient que le ministre de la Défense, Peter MacKay, a perdu le contrôle de son ministère. « Il s'agit du deuxième incident en deux semaines lors duquel les conservateurs ont tenté de désavantager les soldats qui se trouvent dans des conditions dangereuses », a déclaré M. Mulcair lors de la période de questions aux Communes.

La députée néo-démocrate Élaine Michaud a pour sa part exigé des excuses au ministre de la Défense, au nom des militaires de Valcartier à qui le gouvernement a demandé de rembourser les primes de risque.

« Les militaires de Valcartier, dans ma circonscription (Portneuf-Jacques Cartier), méritent mieux que l'amateurisme conservateur, a affirmé Mme Michaud. Que ce soit les compressions dans les services médicaux ou le remboursement de primes de risque à des militaires présentement en Afghanistan : à chaque fois qu'une décision insensée est prise, il faut un tollé médiatique avant que le ministre ne fasse volte-face. »

M. Harper a plutôt parlé d'une erreur pour décrire le problème de la rémunération. « Certains soldats ont été payés plus qu'ils n'auraient dû l'être en raison d'une erreur administrative, a-t-il dit. Cela n'aurait pas dû être le cas [...] Ce n'est certainement pas la faute des soldats eux-mêmes. Pour cette raison, le ministre a clairement indiqué qu'ils ne devront pas rembourser ces montants. »

M. MacKay dit avoir demandé à des responsables de s'assurer que les soldats ne soient pas punis pour l'erreur du gouvernement. « Je crois fermement qu'il est injuste de pénaliser les soldats et leur famille. »

Selon le député libéral John McKay, le gouvernement tente d'échapper à ses responsabilités. « Nouvelle journée, nouvelles gaffes. Blâmez les bureaucrates », a-t-il lancé.

La proposition de réduire les primes pour travail dangereux a été lancée par un comité mixte de fonctionnaires du ministère de la Défense et du Conseil du Trésor, qui se réunit quatre fois par année. Ils affirment que Kaboul est plus sécuritaire que le sud de l'Afghanistan, une région plus volatile où les soldats canadiens ne sont plus déployés.

L'idée a cependant immédiatement suscité une forte réaction, qui a poussé des responsables du cabinet du premier ministre à demander au comité de se réunir de nouveau et d'annuler leur décision.

Le ministre des Anciens Combattants, Steven Blaney, a fait savoir que les conservateurs n'étaient pas contents. « Cette décision n'était pas appropriée, et nous demandons à ce qu'elle soit renversée », a-t-il déclaré.

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