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Sarah Brightman lance l'album « Dreamchaser » avant de faire son voyage dans l'espace (ENTREVUE)

Entrevue avec Sarah Brightman
Sarah Brightman

Révélée dans la comédie musicale Cats en 1981, catapultée dans le firmament des étoiles de la chanson en tenant le rôle principal du Fantôme de l'opéra en 1986, Sarah Brightman vient de lancer son 11e album studio, Dreamchaser. En plus de préparer sa prochaine tournée mondiale qui prendra son envol dans quelques semaines, la soprano espère être la prochaine civile à faire un voyage dans l'espace.

Bien qu'elle ait vendu plus de 26 millions d'albums à travers le monde et qu'elle ait initié quantité d'amateurs au chant classique, la Britannique ne se voit pas le moins du monde comme une ambassadrice de l'art lyrique. « Je ne me sens pas importante à ce point-là. Tout ce que je fais dans ma vie est dirigé par la passion. J'ai peut-être pris un chemin plus difficile que d'autres, mais je ne voulais pas suivre un style qui m'aurait restreinte. J'ai une âme très créative et je tiens à rester ouverte aux possibilités de la musique. Au-delà de créer et de chanter une collection de chansons, c'est important que le public sente une partie de mon âme. Mon travail vient de quelque chose de très profond en moi. »

En pleine promotion de Dreamchaser, Sarah Brightman affirme être dotée d'une immense imagination depuis sa tendre enfance. « Avec des choses toutes simples, j'arrive à créer des univers complets dans mon esprit. Par contre, je reste quelqu'un de très pragmatique. J'ai toujours cru que je devais suivre mes rêves, mais j'ai compris il y a longtemps que je ne devais pas avoir trop d'attente. Je suis une chasseuse de rêve très terre-à-terre. »

À bord de Soyuz en 2015 ?

La soprano qui a chanté I Lost My Heart to a Starship Trooper en 1978 pourrait être la première civile depuis Guy Laliberté à faire un voyage dans l'espace. Pourtant, avec le ralentissement du programme de tourisme spatial depuis 2010, il n'est pas garanti qu'elle monte à bord de Soyuz en 2015. « J'espère sincèrement pouvoir y aller, mais tout peut se produire à partir d'aujourd'hui. J'ai passé tous les tests, qui sont très difficiles. Pour être sélectionné, il faut correspondre à un type de personne très précis, tant mentalement que physiquement. On doit avoir une génétique très performante, ce que j'ai la chance de posséder. »

Si certains voient le tourisme spatial comme une fantaisie de riches, la chanteuse parle plutôt d'une envie viscérale. « Après avoir traversé tout ce que j'ai vécu pour me rendre où je suis aujourd'hui, il doit absolument y avoir un réel besoin d'aller là-haut, sinon je n'aurais pas réussi tous les tests. Pour moi, c'est un besoin qui vient de très loin. C'est quelque chose que je ne peux pas expliquer. Mais je dois y aller. »

Même si elle est tout à fait consciente qu'elle devra s'entrainer pendant six mois avant d'avoir la chance de chanter en état d'apesanteur et d'observer la Terre en direct de l'espace, Sarah Brightman considère que sa vie de tournée l'a préparée pour cette aventure. « Quand on voyage à travers le monde pendant des années, en affrontant différentes températures, le décalage horaire, et qu'une équipe de 70 personnes dépend de nous, on doit être responsable et très discipliné. À la fin d'une journée, peu importe les situations inconfortables dans lesquelles j'ai été placée, je dois livrer le plus beau spectacle qui soit, pour transporter le public pendant deux heures. Les tournées ont développé ma force, ma patience et une grande capacité de concentration. »

Défier les effets du temps

À l'aube de ses 53 ans - elle fêtera son anniversaire le 14 août prochain - la chanteuse explique qu'elle est obligée d'entraîner sa voix plus souvent qu'à ses débuts. « En tant que femme, avec tous les changements physiques qui apparaissent à un certain âge, je dois faire très attention. Ma voix change de jour en jour. J'ai appris plus sur mon instrument depuis trois ans que pendant le reste de ma carrière. C'est une période très intéressante et stimulante pour moi. »

Elle affirme d'ailleurs que son environnement est beaucoup plus contrôlé qu'il ne l'était par le passé. « Avant, je me rendais dans un pays et je pouvais faire le spectacle dès le lendemain. Maintenant, je dois prendre deux bonnes journées de repos pour me sentir bien et m'habituée à l'atmosphère. Ma voix serait en mesure d'offrir un spectacle, mais je crois que son esprit doit être au bon endroit. En studio ou en spectacle, il faut être prêt métaphysiquement à livrer une performance. »

Toujours aussi brûlante de passion pour son métier, Brightman compte sillonner le monde encore longtemps. « Tant et aussi longtemps que l'essence de ma voix sera en santé, je vais continuer. En Angleterre, une expression dit « You can't sing if there is nothing to sing about ». Si ton âme n'est pas au bon endroit, ça ne sert à rien de chanter. Je vais tout faire pour garder l'étincelle qui me donne envie de chanter. »

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