Le médiateur des Nations unies en Syrie a brossé un sombre portrait de l'évolution des pourparlers dans ce pays, vendredi, affirmant au Conseil de sécurité que Damas ne collaborait absolument pas aux négociations.
À l'issue d'une rencontre à huis clos avec l'organe onusien, Lakhdar Brahimi a déclaré aux journalistes qu'avec les Syriens, il « n'allait nulle part ».
Depuis l'an dernier, M. Brahimi a le mandat de faire la promotion d'un plan de paix qui comprendrait notamment la formation d'un gouvernement de transition impliquant des membres de l'opposition, ce qui écarterait le président Bachar Al-Assad. Damas n'a démontré aucun intérêt à discuter d'un possible départ du dirigeant contesté.
L'émissaire a également décoché quelques flèches en direction du Conseil de sécurité, qui n'arrive pas à s'entendre sur une résolution. Tandis que les nations occidentales et arabes tiennent Bachar Al-Assad responsable de la perpétuation du conflit, la Russie et la Chine estiment que les rebelles sont également à blâmer.
Il y a certes eu des progrès, mais ceux-ci sont trop modestes, s'est désolé Lakhdar Brahimi, qui a par ailleurs dû nier des rumeurs voulant qu'il s'apprête à présenter sa démission.
Lakhdar Brahimi a succédé l'an dernier à l'ancien secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, qui avait claqué la porte avec colère.
« Je n'ai pas démissionné, a-t-il lâché. Chaque jour, je me réveille et je pense que je devrais démissionner. Mais je ne l'ai pas fait. Un jour peut-être, un jour, je quitterai, et je vous assure que vous en serez informés. »
En Syrie, de violents affrontements faisaient toujours rage, vendredi, à proximité de la frontière libano-syrienne. Des tirs de mortier ciblant la ville de Homs, troisième en importance au pays, ont fait 18 morts, d'après les informations de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).