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Phoenix : "L'échec est plus fascinant que le succès"

Phoenix : "L'échec est plus fascinant que le succès"

Après avoir triomphé aux États-Unis en 2009, les quatre versaillais de Phoenix reviennent lundi avec "Bankrupt!", un album au titre en forme de pied de nez pour un groupe qui trouve "l'échec plus fascinant que le succès".

Le groupe, né au début des années 2000 dans l'ombre d'Air et de Daft Punk, a un statut particulier. Comme David Guetta ou M83, il fait partie de ces artistes français dont la reconnaissance est venue de l'étranger.

L'électro-pop subtile de Phoenix n'a jamais séduit le jury des Victoires de la musique, mais son quatrième album "Wolfgang Amadeus Phoenix" a raflé le Grammy du meilleur album alternatif aux États-Unis.

Le disque, classé parmi les meilleurs albums de l'année par le NME, Rolling Stone et Pitchfork, s'est écoulé à 93.000 exemplaires en France, mais a atteint 300.000 ventes à l'étranger, dont 205.000 aux États-Unis.

Phoenix est devenu le premier groupe français à jouer dans l'émission culte "Saturday Night Live" et à se produire au Madison Square Garden devant 20.000 personnes.

"Ça a été d'autant plus savoureux qu'on a fait plus de 500 concerts avant d'y arriver. Et qu'il nous a fallu 150 concerts, soit une tournée de deux ans, avant d'être à peu près correct !", estime le guitariste Christian Mazzalai.

"Avec la musique qu'on fait, le succès ne peut être qu'une coïncidence", poursuit le bassiste Deck D'Arcy, pour qui "+Bankrupt!+ c'est le fait de repartir à zéro, le terrain vierge".

"On a été attiré par le mot et l'idée de la possibilité de l'échec. On trouve ça plus fascinant que le succès", ajoute Christian Mazzalai.

Le guitariste se souvient notamment d'un épisode de la dernière tournée de Phoenix aux États-Unis, où le groupe avait été invité à jouer à Chicago.

"Il y avait 50.000 personnes, c'était fou, on était sur un petit nuage. Le lendemain on a fait un concert à Des Moines, un truc perdu, une petite salle. Et là, on a fait un concert catastrophique ! Il y a toujours un moment où tout s'écroule, qui te ramène les pieds sur terre", dit-il.

Phoenix est entré en studio dès la fin de la tournée pour deux ans, d'abord à New York où vit le chanteur Thomas Mars avec sa femme Sofia Coppola.

Le groupe a été invité pendant trois mois dans le studio du Beastie Boys Adam Yauch (décédé en mai dernier), puis est revenu à Paris auprès de Philippe Zdar, déjà aux commandes de leur dernier album.

"Achat magique"

Comme "Wolfgang Amadeus Phoenix", "Bankrupt!" est un assemblage de textures, inspiré notamment par le jazz éthiopien, et construit autour d'une structure très souple.

"On a toujours envie de se surprendre les uns les autres, on a la même excitation que quand on allait courir répéter le samedi après l'école. C'est peut-être ce qui nous emmène à des chansons où on ne laisse pas le temps de s'ennuyer, on préfère frustrer que rabâcher", estime Christian Mazzalai.

Pour enregistrer l'album, les membres du groupe ont fait un "achat magique", la console qui a servi à enregistrer "Thriller", le légendaire album de Michael Jackson sorti "à l'époque on où s'est rencontré, en CE1", sourit le guitariste.

"Mon frère (Laurent Brancowitz, guitariste de Phoenix, ndlr) est tombé dessus pas hasard sur ebay. C'était un mec qui faisait du rock chrétien, ça sentait l'arnaque, mais c'était tellement drôle qu'on a fait notre petite enquête", raconte-t-il.

"On a appelé les ingénieurs du son de l'époque, on a réussi à trouver le numéro de série exact. Et pendant ce temps, comme personne n'y croyait, le mec n'arrêtait pas de baisser le prix. Finalement, on l'a eue pour 17.000 dollars", sourit-il.

ber/dab/bfa

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