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Retraite : politiciens, syndicats et employeurs prennent acte du rapport D'Amours

Retraite : politiciens, syndicats et employeurs prennent acte du rapport D'Amours

Le rapport du comité d'experts sur l'avenir du système de retraite québécois, rendu public mercredi, est globalement bien accueilli par les partenaires sociaux et la classe politique. Ils reconnaissent que le constat fait par les auteurs du rapport est fidèle à la réalité, mais ils ne manquent pas de souligner quelques questions qui demeurent toujours sans réponses.

Le gouvernement du Québec qualifie le rapport de « base solide pour la tenue d'un vaste débat social ». La ministre du Travail, Agnès Maltais, estime qu'une « analyse complète et sérieuse » du document devra être faite pour « décider de la suite des choses ».

Mme Maltais a demandé à Alban D'Amours d'entreprendre une tournée d'information dans plusieurs régions du Québec dès le mois de mai pour « jeter les bases du débat de société ».

Elle souligne toutefois qu'entretemps, elle demandera à ses collègues au gouvernement de « prolonger au-delà de 2013 les mesures temporaires d'allègement du financement des déficits des régimes à prestations déterminées ».

Les partis d'opposition approuvent eux aussi les recommandations du rapport D'Amours.

Le porte-parole de l'opposition officielle pour le Conseil du Trésor, Sam Hamad, se dit satisfait, mais il presse le gouvernement à agir vite.

Le porte-parole de la Coalition avenir Québec en matière de travail, Christian Dubé, estime qu'un projet de loi doit être déposé d'ici au 15 septembre, pour que la loi soit adoptée d'ici la fin de l'année.

Pour Québec solidaire, il faut « aller plus loin et [...] agir rapidement afin de renforcer le régime public ». « Il est inquiétant d'entendre la première ministre dire qu'elle veut lancer une autre longue consultation », ajoute le député de Mercier, Amir Khadir.

Le président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) estime que le document « donne une photographie fidèle de la situation et pose un bon diagnostic ». Michel Arsenault ajoute que « la FTQ est d'avis que, dans les milieux de travail syndiqués, la solution doit appartenir aux parties négociantes ».

« Nous ne pouvons souscrire à l'idée que la survie des régimes à prestations déterminées se fasse sur le dos des travailleurs en imposant un nouveau partage des risques, une baisse des bénéfices déjà acquis et un nouveau partage des coûts », affirme pour sa part le président de la CSN, Jacques Létourneau.

Dans un communiqué rendu public mercredi, le Conseil du patronat du Québec appuie la grande majorité des recommandations « sous réserve de l'analyse des impacts dans certains cas spécifiques ».

Le Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (RJCCQ), estime qu'il est primordial que le rapport ouvre la porte à une véritable période d'échange et de consultations.

L'Association québécoise des retraité(e)s des secteurs public et parapublic (AQRP) note que le rapport ne contient aucune recommandation portant sur l'âge obligatoire de la retraite, préférant une approche incitative. L'AQRP s'oppose à la possibilité pour l'employeur d'agir unilatéralement sur l'indexation de la rente de retraite.

Pour la Fédération québécoise des municipalités (FQM), qui offre son entière collaboration au gouvernement pour la suite du dossier, « il apparaît clair que la complexité de la situation commande non pas une, mais bien plusieurs mesures qu'il reviendra au gouvernement de prioriser ».

L'enjeu de l'âge de la retraite

L'association des Manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ) veut un débat de fond sur l'avenir du système de retraite et se dit « contre toute mesure qui alourdirait le fardeau des entreprises, que ce fardeau soit administratif ou fiscal ».

L'Ordre des conseillers en ressources humaines agréés émet quelques réserves. Il déplore que le comité d'experts ne se soit pas penché sur la question du maintien en emploi des travailleurs âgés.

Ce n'est pas assez, estime quant à lui l'Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS). Il souligne que le rapport D'Amours ne fait appel « ni aux instruments les plus justes ni les plus fiables pour réformer les retraites des Québécoises et des Québécois ».

La présidente du régime de retraite des groupes communautaires et de femmes salue une amélioration des régimes publics, mais elle craint une remise en cause des droits.

Le rapport, souligne Lise Gervais, « ouvre la porte à la remise en cause des droits acquis des participants actifs et des retraités pour tous les types de régimes, ce qui risque de changer la nature même des régimes dits à prestations déterminées ».

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