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L'embauche de Jean-Yves Duthel, un proche de Pauline Marois et de son mari, soulève la controverse

L'embauche d'un proche de Pauline Marois soulève la controverse
In this Dec. 13, 2012 photo, Quebecís new premier, Pauline Marois, delivers the keynote address at the Foriegn Policy Association luncheon in New York. (AP Photo/Bebeto Matthews)
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In this Dec. 13, 2012 photo, Quebecís new premier, Pauline Marois, delivers the keynote address at the Foriegn Policy Association luncheon in New York. (AP Photo/Bebeto Matthews)

QUÉBEC - L'opposition a mis en doute mardi l'intégrité et la compétence de Jean-Yves Duthel, nouvelle recrue d'Investissement Québec, ami du régime péquiste et proche de la première ministre et de son mari.

Embarrassée par des informations sur le passé trouble de M. Duthel, la ministre déléguée à la Politique industrielle, Élaine Zakaïb, a indiqué qu'elle allait exiger des comptes à la société d'État.

En point de presse, le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, a sorti l'artillerie lourde pour décrier l'embauche de M. Duthel à titre de représentant d'Investissement Québec à Munich, à compter du mois de mai.

M. Duthel a longtemps oeuvré dans le giron péquiste et est considéré comme un proche de Pauline Marois et de son mari et ancien patron de la Société générale de financement (SGF), Claude Blanchet. Il a travaillé pendant des années aux côtés de M. Blanchet au Fonds de solidarité FTQ, puis à la SGF.

Spécialiste des communications, M. Duthel n'a ni expérience en finance, ni compétence en matière de recherche d'investissements, a dénoncé le leader de la CAQ.

«On manque d'investissements privés, il y a une véritable panne sèche et on s'en va nommer quelqu'un qui n'a pas de compétence en investissement pour aller démarcher des investissements. Ça n'a pas de bon sens», a lancé M. Legault avant la réunion du caucus de son parti.

La conclusion qui s'impose, selon lui, est que le couple Marois-Blanchet a voulu récompenser un ami personnel.

«Est-ce qu'il y a quelqu'un, ici, qui est dupe sur qui a demandé cette nomination?», a soulevé M. Legault.

Ex-employé du Parti québécois aux communications, M. Duthel ira rejoindre chez Investissement Québec un autre ami du régime péquiste, Pascal Monette, ancien du PQ devenu vice-président des communications à la société d'État.

Investissement Québec «est rendu l'endroit pour placer les péquistes et les amis de Claude Blanchet et de Pauline Marois», a pesté M. Legault.

À Munich, M. Duthel agira comme «démarcheur» pour le compte d'Investissement Québec et recevra des émoluments annuels de 92 000 $ en sus de ses frais de représentation.

Mais avant de se rendre en Allemagne, M. Duthel devra se présenter au tribunal, ce qui alimente encore davantage la controverse.

Le nouveau démarcheur d'Investissement Québec été accusé à l'été 2012 par le Directeur général des élections d'avoir fourni des contributions illégales à Vision Montréal. Il a plaidé non coupable et doit comparaître le 30 avril en vue de fixer une date pour son procès.

La députée libérale Lise Thériault en a remis en Chambre. Elle a raconté que M. Duthel avait fait l'objet d'une enquête interne de la Ville de Montréal en 2009 pour le détournement allégué d'une subvention accordée à une organisation culturelle dans l'arrondissement de Ville-Marie.

«La première ministre dit vouloir laver plus blanc que blanc. Alors, pourquoi ne pas avoir attendu que M. Duthel ait rétabli sa réputation avant de procéder à sa nomination? Doit-on comprendre ici que c'est plutôt parce qu'elle lui doit une faveur ou parce qu'un chum, c'est un chum?», a demandé Mme Thériault pendant la période des questions.

Chargée de répondre, la ministre Zakaïb a rappelé que l'embauche de M. Duthel est une décision d'Investissement Québec et non du conseil des ministres.

Après avoir vanté les mérites de M. Duthel _ il parle couramment l'allemand et a travaillé dans deux organismes de développement économique _ la ministre a promis de demander des éclaircissements à Investissement Québec au sujet de l'intégrité de son nouvel employé.

«Nous allons poser des questions à Investissement Québec quant aux allégations (et) nous vous reviendrons sur cette question d'intégrité, parce qu'effectivement je n'ai pas posé la question ce matin (mardi) quand est venue cette nomination à mes oreilles», a-t-elle dit.

Un peu plus tôt dans la journée, le ministre du Commerce extérieur, Jean-François Lisée, a lui aussi insisté sur les mérites de la candidature de M. Duthel. Il ignorait manifestement que le candidat choisi par Investissement Québec devait faire face à la justice.

«Pour ce qui est de la justice, je pense que tout est réglé de ce côté-là, en tout cas, pour ce que j'en sais, jusqu'à mieux informé», a-t-il dit, avant de réserver ses commentaires pour la suite des choses.

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