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Nouvelle exposition au Centre des sciences: « Requin, prédateur ou proie ? »

Nouvelle exposition au Centre des sciences: « Requin, prédateur ou proie ? »
Centre des sciences

Considéré comme le plus impressionnant prédateur de la planète, le requin fait l’objet d’une exposition au Centre des sciences de Montréal, dès le 11 avril. En plus de confronter les nombreux mythes entourant la bête et d’expliquer son évolution, les chercheurs abordent sans détour le caractère effrayant de la vedette de Jaws: les dents de la mer.

Apparus sur terre il y a 400 millions d’années, les requins pourraient disparaître d’ici 200 ans. Non seulement subissent-ils l’épuisement de leurs ressources alimentaires et l’altération de leur habitat naturel, mais ils sont également la cible d’une chasse intensive : 100 millions de requins sont tués chaque année, principalement pour l’utilisation de leurs ailerons dans une soupe extrêmement prisée en Chine. Le Centre des sciences de Montréal et le porte-parole de l’exposition, Jeffrey Gallant, président directeur de l’Observatoire des requins du Québec, souhaitent donc sensibiliser la population sur l’importance des requins dans l’écosystème, afin que des mesures soient prises pour les protéger.

Parmi les 350 espèces de requins sur terre, le requin-baleine est le plus volumineux, avec ses 12,5 mètres et 21 500 kilogrammes. L’espèce ne fait toutefois pas partie des sept types de requins aperçus près des côtes québécoises, à travers l’histoire : le requin Groenland, pèlerin, blanc, bleu, maresh, aiguillat commun et bleu.

L’exposition possède une quantité impressionnante de mâchoires et de dents de requins (certaines aussi grosses qu’une main d’homme adulte). On apprend que le requin-hélicoprion est doté d’une mâchoire intérieure à l’image d’une scie circulaire, que les embryons les plus forts du requin-taureau dévorent les autres embryons et les œufs dans le ventre de sa mère, que certaines races sont autonomes dès leur naissance, et que des noms poétiques et humoristiques tels que chimère-éléphant, l’ange de mer et le requin-citron ont été donnés à certains d’entre eux.

À plusieurs reprises, les spécialistes chargés de monter l’exposition ont voulu relativiser le danger des requins en mentionnant que l’être humain a 700 fois plus de chances de mourir dans un accident d’avion que par un requin ou qu’il a 200 fois plus de risques d’être tué par un cerf que par un requin.

En contrepartie, l’exposition ne se gêne pas pour expliquer que la combinaison de cotte de mailles est encore le meilleur moyen de survivre à une attaque de requin : si elle n’empêche pas les dislocations ni les fractures, elle résiste aux dents de requins les plus féroces. Un inventeur a également créé une combinaison faite de bulles de plastique remplies de laurylsulfate de sodium, censé éloigner les requins dès la première morsure. La combinaison ne se toutefois retrouve pas sur le marché. En plus de coûter des millions à produire, personne n’a encore voulu la testé. Une morsure de requin pouvant être fatale.

Étant donné que la mauvaise réputation des requins a été empirée par les médias et le cinéma, le Centre des sciences présente des artefacts sur le faux requin avec lequel Jackie Chan s’est battu en tournant le film Contre-Attaque, des manchettes de journaux à propos d’incidents reliés aux requins, des couvertures de magazines, des affiches et des extraits de Jaws. Depuis 1975, l’œuvre du réalisateur Steven Spielberg serait directement responsable de l’augmentation en flèche de la squalophobie : la peur des requins. Encore aujourd’hui, des extraits projetés sur grand écran suffisent à nous faire reculer, tant la bête est effrayante.

Le Centre des sciences a sans contredit relevé le défi de mettre sur pieds une exposition informative, claire et divertissante. Par contre, il est peu probable que le public perde sa peur des requins en quittant l’institution. Dans certains cas, elle empire.

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