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Spotted sur Facebook: outil de drague ou d'intimidation?

Spotted: outil de drague ou d'intimidation?
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«Au monde qui bitch par spotted... Arrêtez un peu c'est pas le but de la page. Merci»

Voilà la réflexion d’une élève du Cégep Garneau à Québec face au phénomène Spotted.

Spotted, qui signifie «repéré» en français, est une nouvelle utilisation totalement anonyme de Facebook qui a pour fonction originelle d’aider les timides ou les romantiques à déclarer leur flamme à leur voisin ou voisine de classe.

Lancé en Angleterre début 2013, le succès a été planétaire.

Difficile depuis quelques semaines de trouver un cégep ou une université au Québec sans sa page Spotted et ses milliers de mentions «j’aime.»

«On commence à en parler au Cégep. Je trouve ça très drôle, mais je n’aimerais pas être spottée!», explique cette élève du Collège Édouard-Montpetit à Longueuil qui, avant d’aller en cours, patientait avec son amie en regardant son compte Facebook.

Et on peut comprendre ses craintes.

Alors qu’en règle générale les universitaires ont gardé l’esprit «courrier du cœur» de l’application, les collégiens se sont montrés plus agressifs en insultant, en diffamant, en intimidant leurs camarades. Des insultes souvent très crues : «Pour que XXXXX arrête de commenter tous les statuts (criss Legros, t’es pas Richard Martineau)». Et même des insultes envers des enseignants :«Message à un prof d'univers social le lundi : un déo ça s'achète batard!!!!».

«Nous sommes conscients de cette problématique qui touche un grand nombre de cégeps au Québec. Cependant nous n’avons pas d’autres moyens que de sensibiliser les administrateurs et de les responsabiliser aux propos qui sont tenus dans leur page», explique Judith Laurier, directrice des communications de la Fédération des cégeps.

Comme beaucoup de cégeps, le service des communications du Cégep André-Laurendeau à Montréal a écrit aux administrateurs de la page Spotted du collège. «Je leur ai demandé sur leur site d’éliminer les messages diffamants. Dès le lendemain, en restant anonyme, ils m’ont répondu à ma grande surprise. Ils m’ont affirmé prendre ceci très au sérieux et que l’intimidation n’avait pas de place sur leur page. Dans la journée ils ont effectué les changements nécessaires», explique Sourya Mathouchanh, coordonnateur du service des communications du Cégep André-Laurendeau.

Judith Laurier précise que malgré l’effet positif de ces mises en garde «la vigilance reste de mise! L’anonymat de ces sites favorise malheureusement le défoulement de certains utilisateurs.»

Sourya Mathouchanh veut faire confiance en la responsabilité de tous, mais il tient à rappeler que «des mesures disciplinaires pourraient être prises contre les personnes qui tiennent des propos diffamants sur ces sites». Il se garde aussi le droit d’écrire à Facebook pour supprimer la page si les commentaires vont trop loin.

Quelques pages Spotted au Québec

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