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Égypte : le patriarche copte s'attaque au président Morsi

Égypte : le patriarche copte s'attaque au président Morsi

Un autre front s'ouvre dans la crise égyptienne avec la sortie médiatique du patriarche copte Tawadros II contre le président Mohamed Morsi, l'accusant de « négligence » lors des affrontements entre musulmans et chrétiens devant la cathédrale Saint-Marc du Caire.

Tawadros II a estimé que ces tensions entre communautés religieuses, qui éclatent régulièrement dans le pays, avaient désormais atteint un « niveau de chaos ».

C'est lors des funérailles de quatre Coptes tués deux jours plus tôt que des affrontements ont éclaté, dimanche. Deux morts ont été enregistrés.

M. Morsi avait dès dimanche appelé le patriarche pour condamner ces violences, annoncer l'ouverture d'une enquête et assurer qu'il considérait « toute attaque contre l'Église comme une attaque personnelle ».

Mardi la présidence égyptienne a assuré dans un communiqué qu'elle avait suivi « avec inquiétude ces événements regrettables » et avait ordonné de « déployer tous les efforts possibles pour maîtriser la situation et protéger les biens et les personnes ».

Dans son texte, la présidence impute le début des heurts à des fidèles coptes ayant « vandalisé des voitures » après les obsèques.

Mais cette déclaration n'a pas convaincu le chef de l'Église copte.

M. Morsi « a promis de faire tout ce qui est possible pour protéger la cathédrale, mais ce n'est pas ce que nous voyons », a déclaré Tawadros II. Sa gestion des événements « relève de la négligence et d'une mauvaise évaluation » de la situation, a-t-il poursuivi.

« Il s'agit d'une attaque flagrante contre un symbole national, l'Église d'Égypte », d'une gravité « sans précédent en 2000 ans d'histoire » de la chrétienté dans le pays, a ajouté le patriarche.

La présidence égyptienne a annoncé mardi soir que M. Morsi avait chargé une délégation de rendre visite à l'Église copte pour dire « que l'église est un symbole copte égyptien, auquel personne ne peut porter atteinte », et assurer que les auteurs des actes de violence devraient rendre des comptes.

Dans ce climat tendu, plusieurs centaines de personnes ont manifesté au Caire mardi en fin de journée contre les violences confessionnelles.

Depuis la chute du régime de Hosni Moubarak en février 2011, les affrontements entre communautés religieuses se sont multipliés et ont fait une cinquantaine de victimes du côté chrétien et plusieurs du côté musulman.

Les coptes représentent 6 à 10 % de la population égyptienne.

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