Le chasseur F-35, dont les coûts ne cessent d'augmenter, ne serait pas en mesure de remplir les tâches exigées par les militaires. Il est aux prises avec des problèmes techniques difficiles à résoudre.
Cet appareil constitue une fierté pour ses concepteurs et ses constructeurs, qui doivent néanmoins prouver que l'avion de tous les avions ne deviendra pas un éléphant blanc.
La question est d'ailleurs à l'origine de la nervosité des acheteurs ce qui force les Américains à s'engager dans une course contre la montre.
Le lieutenant-colonel David Berke, un des premiers pilotes autorisés, reconnaît des obstacles.
Cela tranche avec le discours du constructeur Lockheed Martin.
La plupart des F-35, qui sortent de l'usine, aboutissent à la base Eglin et servent à l'entraînement des futurs pilotes.
Pour la première fois, une équipe de télévision canadienne y est autorisée.
Pour le lieutenant Colonel Lee Kloos, commandant d'escadron F-35A, c'est là le défi. « On va y arriver », assure-t-il.
Winslow Wheeler, analyste militaire, n'est pas aussi optimiste. Ce sera un miracle si cet avion finit par remplir toutes ses promesses, lance-t-il.
Un rapport confidentiel du Pentagone remet en question la performance du chasseur furtif à un point tel que les pilotes doivent se soumettre à une liste d'opérations interdites.
Il n'y aura pas de vol de nuit et par mauvais temps parce que le réservoir de carburant pourrait exploser si l'appareil était frappé par la foudre.
Un problème de moteur, maintenant réglé, a forcé les responsables à clouer au sol toute la flotte.
Sur le plan politique, Washington commence à s'impatienter.
Le F-35 a déjà coûté au Trésor américain 400 milliards de dollars en pleine période de compressions draconiennes à la Défense américaine.
Winslow Wheeler voit mal comment le Pentagone arrivera à freiner les coûts du programme et de l'appareil. Pour lui, le château de cartes finira par s'écrouler.
Le F-35 demeure le programme le plus coûteux de l'histoire militaire américaine.
Mais la supériorité promise reste à démontrer. Le feuilleton semble loin d'être terminé.
Le reportage de Marc Godbout depuis la base militaire Elgin, en Floride