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Stress et bébé: une enzyme protègerait le fœtus du stress

Vous ne devinerez jamais à quoi sert le «11ß-HSD2» chez le fœtus
pregnant woman in white dress...
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Scientifiques et psychologues le savent depuis longtemps, exposer un fœtus à un fort niveau de stress peut avoir des conséquences sur le long terme. En première ligne, l'humeur et le comportement dans les stages ultérieurs de développement: enfance, adolescence et vie adulte.

Cependant, le processus de développement de ces troubles n'avait jusque là pas encore été clairement défini. D'où l'importance des recherches qu'effectue Megan Holmes, neuroendocrinologue de l’Université d’Édimbourg (Écosse). "Nous avons identifié un enzyme, nommé 11ß-HSD2, qui pourrait jouer un rôle-clé dans le processus de programmation fœtale", a-t-elle indiqué aujourd'hui au British Neuroscience Association Festival (BNA2013), à Londres.

Concrètement, un environnement hostile (stress, mauvais traitements,etc.) augmente le niveau de glucocorticoïdes, autrement appelés "hormone du stress", chez la mère, ce qui peut avoir des conséquences sur le fœtus. "Les hormones du stress peuvent augmenter les risques de maladie après la naissance et compromettre la croissance", a expliqué Megan Holmes.

Une enzyme anti-stress

C'est là qu'intervient l'enzyme 11ß-HSD2, qui a le pouvoir d'endiguer la prolifération des glucocorticoïdes avant qu'elles puissent attenter à la santé du bébé. L'enzyme est présente dans le placenta et dans le cerveau du fœtus en voie de développement, où elle agit comme un bouclier.

Afin de déterminer plus précisément son rôle, l'équipe du professeur Holmes a fait naître des souris génétiquement modifiées présentant une forte carence en 11ß-HSD2. "Les fœtus de ces souris, privés de bouclier, ont été très exposés aux hormones du stress, avec pour conséquences une réduction de la croissance et des troubles de l'humeur après la naissance", a expliqué le professeur. En clair, l'enzyme 11ß-HSD2 serait une protection primordiale pour le développement du bébé.

Mais pour le moment, Megan Holmes se refuse à dresser des conclusions trop hâtives. "Nos recherches sont toujours en cours", rappelle-t-elle, avant d'ajouter que la 11ß-HSD2 pourrait ne pas être la seule barrière aux hormones du stress.

Un espoir, cependant: rendre les professionnels de santé plus conscients du fait que des enfants confrontés à des mauvais traitements ou à un fort niveau de stress devraient être surveillés de près.

En cause, les traitements prénataux

Autre préoccupation: les niveaux excessifs d'"hormones du stress" dans certains traitements prénataux. Ces vingt dernières années, des glucocorticoïdes de synthèse ont été administrés aux femmes porteuses de fœtus potentiellement prématurés. Le but: accélérer la croissance du fœtus pour lui permettre de survivre à une naissance prématurée. "Même si un tel traitement est essentiel, sa préparation doit être rigoureusement surveillée afin de s'assurer qu'on ne fait pas courir de risque à l'enfant dans le futur", a-t-elle déclaré.

Enfin, Megan Holmes s'est intéressée au stress éprouvé durant l'adolescence, qui pourrait aussi avoir des répercussions sur l'humeur à l'âge adulte. Là encore, c'est grâce à des rats que la neuroendocrinologue et son équipe ont trouvé la preuve que le stress de l'ado pouvait provoquer des changements dans le réseau neuronal et influer sur la sensibilité. Quant à savoir si une enzyme peut protéger les ados du stress, on n'a pas plus d'informations. En tout cas, Megan Holmes continue à chercher.

Et puis, afin de comprendre exactement ce qui se passe dans votre corps quand vous êtes stressé, nos collègues américains du HuffPost ont demandé à des docteurs de l’exposer en détail.

» Découvrez ci-dessous notre infographie qui illustre leurs explications:

Infographie : Chris Spurlock

Illustrations : Troy Dunham

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