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L'âge d'or de la BD francophone d'ici?

L'âge d'or de la BD francophone d'ici?

La BD francophone québécoise a fait du chemin depuis la publication des premières planches dans les journaux au début des années 1900.

Après un siècle d'évolution, la BD québécoise se porte mieux que jamais. Il n'y a qu'à penser aux nombreux prix remportés par nos bédéistes dans le monde, aux nouveaux festivals de BD qui voient le jour et aux blogues de BD qui pullulent sur le web.

Ce succès se bâtit tranquillement depuis de nombreuses années, et plusieurs facteurs ont contribué à cet essor.

Internet, le catalyseur

« La venue d'Internet a ouvert beaucoup de nouvelles possibilités pour contacter les éditeurs, diffuser les créations et établir des collaborations transatlantiques », explique Thomas-Louis Côté, directeur général du Festival de la BD francophone de Québec, qui se tient cette année pour une 26e fois du 10 au 14 avril.

« Avant 1996, il y avait très peu d'auteurs d'ici qui travaillaient avec des éditeurs européens, mais depuis leur nombre ne cesse de croître. On connaît de beaux succès qui vont en entraîner d'autres », dit-il, donnant en exemple les albums Les Nombrils, de Delaf et Dubuc, qui sont traduits dans une douzaine de langues.

Une nouvelle BD

Il faut aussi noter l'ouverture vers une nouvelle forme de BD. « Depuis une vingtaine d'années, la BD québécoise sort progressivement de son carcan traditionnel. La BD jeunesse fait place à une BD plus adulte et à une BD d'auteur, et on voit l'apparition d'une clientèle féminine. Il ya plus d'auteurs et plus de maisons d'édition », explique François Mayeux, président du Festival de la BD de Montréal, qui se tient en 2013 pour une deuxième année, du 31 mai au 2 juin.

« L'arrivée d'éditeurs comme La Pastèque et Mécanique générale a permis à beaucoup de nouveaux auteurs, souvent boudés par les éditeurs plus classiques, de se faire connaître. Ça a permis d'aller chercher un nouveau public plus curieux de la BD d'auteur ou alternative. Ça a entraîné des découvertes comme Michel Rabagliati, Pascal Girard, Jimmy Beaulieu, etc. », dit Louis-Thomas Côté.

Depuis que M. Côté est arrivé à la tête du Festival de la BD francophone de Québec, il y a neuf ans, le nombre d'auteurs québécois que le festival reçoit a presque doublé. Le festival accordera cette année une place privilégiée aux femmes. Comme ces dernières prennent de plus en plus de place, autant comme auteures que comme lectrices, il semblait naturel à M. Côté de souligner leur présence.

Encore du chemin à faire

Si la BD est de plus en plus populaire, il reste encore du chemin à faire pour qu'elle soit reconnue comme un art à part entière, selon Mira Falardeau, spécialiste de la BD. « Pourquoi n'y a-t-il jamais de planches de BD dans les musées quand on y présente des rétrospectives sur les arts? Pourquoi ne pas confier à des bédéistes la réalisation de pages couverture de grands magazines, de décors de théâtre, etc.? Pourquoi ne pas mettre la BD de l'avant lors de manifestations culturelles où l'on vante les arts du Québec? Pourquoi ne pas parler davantage de BD dans les médias? » se demande-t-elle.

Pour François Mayeux, même si on vit un certain âge d'or de la BD au Québec, il faut briser les derniers préjugés et rejoindre plus de lecteurs. « Plus de gens lisent de la BD, mais pas encore tout le monde. Il faut séduire un public plus large », conclut-il.

Un article d'Audrey Bourget

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