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Génocide arménien : la Turquie exerce des pressions sur le Canada

Génocide arménien : la Turquie exerce des pressions sur le Canada

L'ambassadeur turc au Canada estime que la décision du gouvernement Harper de qualifier les meurtres d'Arméniens par les Turcs ottomans de « génocide » a un impact défavorable sur la lucrative relation commerciale - présente et future - entre les deux pays.

Tuncayi Babali a clairement signalé que la position du Canada sur ce carnage ayant eu lieu lors de la Première Guerre mondiale, qui a fait environ 1,5 million de victimes arméniennes, est toujours mal reçue en Turquie.

Mais cela ne signifie pas pour autant que la Turquie ne souhaite pas approfondir sa relation commerciale avec le Canada, idéalement par l'entremise d'une entente de libre-échange complémentaire à celle qu'Ottawa doit signer avec l'Union européenne, indique l'ambassadeur.

On ne peut toutefois brasser des affaires comme si de rien n'était lorsque l'une des nations impliquées accuse l'autre de génocide, a toutefois précisé Tuncay Babali au cours d'une entrevue à La Presse canadienne. Ces allégations, poursuit-il, sont sérieuses, et se doivent d'être validées légalement et historiquement.

L'ambassadeur turc soupçonne que le Canada tarde à s'engager avec le même empressement que la Turquie puisque les accusations de génocide planent toujours. Et du côté d'Ankara, on veut « des résultats », on veut « de l'action » et des démarches « concrètes », assure M. Babali.

Les échanges bilatéraux entre les deux nations atteignent 2,5 milliards de dollars. Ce n'est pas suffisant, se désole le diplomate, estimant que d'ici cinq ans, la valeur des échanges commerciaux pourrait osciller entre 10 et 15 milliards de dollars.

La Turquie aimerait déclencher des négociations de libre-échange avec le Canada, dit Tuncay Babali, mais le gouvernement Harper doit lancer un signal d'ouverture et montrer qu'il est prêt à laisser la question du génocide « derrière lui ».

Ankara aimerait accueillir en visite officielle le ministre des Affaires étrangères, John Baird. En novembre, ce dernier avait annulé un voyage en Turquie en raison d'une importante réunion du conseil des ministres à Ottawa.

Le Parlement canadien a décidé en 2004 de reconnaître les événements s'étant déroulés entre 1915 et 1923 comme un génocide perpétré par les Turcs ottomans pour réprimer le soulèvement des Arméniens. Le gouvernement Harper a officiellement adopté cette position après avoir pris le pouvoir, une décision qui avait fait rager Ankara et mené au retrait temporaire de son ambassadeur à Ottawa.

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