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Lianne La Havas: lumineuse et authentique au Théâtre Corona

Lianne La Havas, lumineuse et authentique
Jean-Francois Cyr

La jeune chanteuse de soul britannique Lianne La Havas était de retour dans la métropole québécoise après deux visites remarquées ces deux dernières années. Au cœur d’une tournée nord-américaine d’une vingtaine de dates, elle présentait son premier album paru l’an dernier, Is Your Love Big Enough ?. Joli travail.

Elle était venue comme tête d’affiche au Belmont en septembre 2012 et précédemment en première partie du concert de Bon Iver, au Métropolis, en décembre 2011. Cette fois-ci, elle semblait particulièrement confortable devant l’audience du Théâtre Corona, qui était pratiquement plein (le balcon aussi était rempli).

Sans prétention et charmante (elle arbore un pantalon rouge-mauve très vif, un chemisier noir et blanc puis des talons) dans ses vêtements un peu excentriques, La Havas se présente seule sur scène vers 22 h 30 pour offrir dans la quiétude No Room For Doubt. Ses doigts courent doucement sur les cordes de sa guitare tandis que sa belle voix puissante et un brin rauque est mise à profit.

Déjà, plusieurs jeunes admiratrices crient son nom, ce qui donne davantage de tonus à cette belle fierté que dégage la chanteuse: un mélange de diva, de mannequin et de femme sophistiquée. Elle n’a pas un charisme fou, mais le magnétisme est quand même indéniable. Sorte d’aplomb enjolivé de douceur et de finesse qui est d’autant plus séduisant qu’elle sait toujours apprécier un accueil chaleureux.

Les quatre membres du groupe - le claviériste James Wyatt (également directeur musical), le batteur Jay Sikora, le bassiste Chris Dagger et la choriste Rhianna Kenny - rejoignent ensuite l’artiste pour livrer deux autres morceaux dans une ambiance toujours assez calme.

C’est à la chanson-titre de son disque (très bien reçu d’ailleurs) que l’ambiance change dans la salle. Bon groove guidé par le bon travail de la basse et de la batterie. Les spectateurs bougent un peu.

Âme émotive

La Havas revient ensuite à la charge émotive avec Tease Me et Gone (accompagnée seulement par le claviériste), durant laquelle elle poussera la voix. L’atmosphère est à poser sa main sur le cœur avec ces deux balades soul teintées de folk.

La très réussie Forget replonge l’audience dans une musique plus up tempo. À l’aide de sa guitare électrique bleu poudre, la chanteuse balance des riffs simples mais accrocheurs. C’est plus rock que les autres morceaux proposés auparavant.

Sortie de nulle part, la formation enchaînera avec une reprise de la pièce Weird Fishes, de Radiohead. Étonnamment, tout fonctionne bien et ne détonne pas avec le reste de la soirée. La batterie est excellente et les grondements sourds du claviers traduisent bien la détresse souvent véhiculée dans les compositions du mythique groupe anglais. La Havas ajoute ici une corde à son arc sans dénaturer son travail : c’est encore soul, mais avec juste assez de chien pour qu’on puisse y croire.

Viendront après d’autres morceaux issus de son album (They Could Be Wrong, Empty ou la moins efficace Lost & Found), qui sera presque offert dans son intégralité. Mentionnons la chanson d’amour Don’t Wake Me Up dont l’atmosphère du refrain est digne d’un thème musical pour un film de James Bond.

Malgré ses histoires d’anciens copains et d’amours imparfaits en filigrane, La Havas est lumineuse et authentique (elle jase avec intelligence, elle pousse la voix sans dériver dans le quétaine et évite la surdose dramatique dans les arrangements). Elle évolue avec aise dans cet univers de soul (un peu jazz parfois) qui lui va très bien.

On ne peut qu’attendre la suite.

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