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Construction: les négociations viennent de commencer, avec beaucoup de retard

Construction: les négos ont commencé... avec beaucoup de retard
New home construction framing
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MONTRÉAL - Les négociations en vue du renouvellement des conventions collectives touchant les 155 000 ouvriers de la construction du Québec viennent finalement de commencer, avec près de trois mois de retard, a appris La Presse Canadienne.

Les discussions ont commencé in extremis, à la fin de mars, alors que les conventions qui sont encore en vigueur viennent à échéance le 30 avril.

Ces négociations se déroulent dans le contexte de la nouvelle loi qui a aboli le placement syndical et modifié le processus de négociation des conventions collectives.

Or, il s'agit de négociations fort complexes, qui engagent quatre associations patronales et cinq organisations syndicales qui doivent conclure les conventions collectives jusqu'en 2017.

«Pour l'instant, on espère que ça va être cordial et de bonne foi», a commenté en entrevue, vendredi, le porte-parole de l'alliance syndicale, Donald Fortin, du Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (international).

«On est déjà trois mois en retard», a déploré M. Fortin. Alors pour «s'assurer que ça avance», l'alliance syndicale a déjà demandé l'intervention des médiateurs.

Il est important de noter qu'il n'y a pas de rétroactivité dans le secteur de la construction. Donc, une éventuelle augmentation de salaire qui ferait l'objet d'une entente de principe en septembre, par exemple, ne serait pas rétroactive au 1er mai, comme c'est généralement le cas dans d'autres secteurs d'activité.

Selon M. Fortin, les employeurs du secteur institutionnel, commercial et industriel (ICI) semblent particulièrement en demande cette fois-ci, plus que ceux du secteur résidentiel et ceux du génie civil et voirie. «Le gros morceau qui frappe, c'est l'institutionnel, commercial et industriel», a-t-il résumé.

Une des parties patronales, l'Association de la construction du Québec (ACQ), qui représente cet important secteur institutionnel, commercial et industriel, confirme qu'elle veut profiter de cette négociation pour régler certains points qui touchent les heures supplémentaires et la mobilité des ouvriers.

«Les 15 000 employeurs que nous représentons, ils n'ont pas la mentalité de dire 'le client n'a qu'à payer'. Au contraire. On est conscient que depuis la crise économique, les Québécois ont investi beaucoup dans les infrastructures. Ça a profité à l'industrie de la construction. On a tout intérêt à être de plus en plus productif et à être capable de rendre une facture justifiable à nos clients», a plaidé en entrevue Lyne Marcoux, négociatrice en chef de l'ACQ.

Entre autres, l'ACQ veut créer une plage horaire de travail de 5h30 à 17h ou 19h, selon le cas, tout en respectant la journée normale de travail de huit, neuf ou dix heures consécutives.

Les entrepreneurs membres de l'ACQ veulent aussi pouvoir reprendre les heures perdues en raison d'intempéries le samedi ou durant la semaine normale de travail, tout en respectant la semaine de 40 heures à un taux de salaire régulier.

«C'est inacceptable, pour nous, de reprendre les heures de travail perdues pour intempéries à taux simple sur une plage horaire de 12 heures, et même le samedi à temps simple pour finir les 40 heures. Finalement, ce qu'ils nous proposent, c'est d'étaler les 40 heures-semaine sur six jours», s'est exclamé M. Fortin, de l'alliance syndicale.

L'ACQ formule aussi des demandes quant au nombre d'ouvriers locaux qu'un entrepreneur doit embaucher, en plus de ses employés habituels, lorsqu'il travaille dans une autre région.

Dans une autre région que la sienne, «l'employeur pourrait amener avec lui ses employés permanents, ce qui a comme conséquence que les ouvriers qui travaillent en région dans les métiers concernés, dans 85 pour cent des cas, ne travailleraient jamais. Ce serait toujours les mêmes travailleurs qui travailleraient», a critiqué M. Fortin, de l'alliance syndicale.

L'Alliance syndicale, de son côté, revendique des augmentations de salaire de 3,7 pour cent pour 2013-14, puis 3 pour cent pour les trois années suivantes.

Elle réclame aussi un versement d'une durée limitée de 1 $ l'heure pour compenser l'absence de rétroactivité. Il s'agirait «d'un montant compensatoire de 1 $ l'avant-dernière journée avant la fin de la convention collective, applicable jusqu'à ce que la nouvelle convention soit signée», a expliqué M. Fortin.

Plusieurs séances de négociation sont prévues en avril.

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