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Le gouvernement Marois revoit « de fond en comble » sa politique de l'amiante

Le gouvernement Marois revoit « de fond en comble » sa politique de l'amiante
PC

Le ministère des Ressources naturelles veut cesser d'encourager l'utilisation de l'amiante et remet en question son exportation, ce qui pourrait être le coup de grâce de cette industrie au Québec.

« Si, même au Québec, avec tous les organismes de suivi, on n'arrive pas à voir dans tous les cas une utilisation sécuritaire de l'amiante, comment pouvons-nous nous assurer qu'il y a une utilisation sécuritaire lorsqu'on l'exporte? » s'interroge la ministre Martine Ouellet.

Avec cette révision profonde, le gouvernement Marois mettrait un terme à la politique de l'utilisation accrue de l'amiante mise en place depuis 2002. À cette époque, le gouvernement péquiste avait déclaré, « sans aucune équivoque, que nous croyons à l'avenir de l'amiante et que les produits peuvent jouer un rôle de premier plan dans plusieurs secteurs d'activité spécifiques ».

Cette politique visait à « stimuler la demande générale des produits qui contiennent de l'amiante chrysotile ». Elle vise les ministères, les sociétés d'État, les municipalités et même les établissements de santé et de services sociaux et les commissions scolaires.

À ce jour, cette politique favorable à la substance cancérigène est toujours en vigueur, mais embête le gouvernement Marois. « Je pense qu'aujourd'hui en 2013, on n'est plus là », affirme Mme Ouellet.

Signe de la direction que prend le gouvernement, il n'y a plus d'exploitation d'amiante au Québec depuis que la première ministre a confirmé, dès son arrivée au pouvoir, qu'elle respecterait son engagement de ne pas octroyer le prêt de 58 millions à la mine Jeffrey.

De plus, le 26 mars dernier, le ministre de la Santé s'est engagé à rendre publics les registres des établissements qui contiennent de l'amiante. Près de 300 édifices publics et au moins une centaine d'établissements de santé et de services sociaux contiennent de l'amiante au Québec, a appris Radio-Canada au cours de la dernière année.

« Toutes les études qui ont été faites au niveau international [...] font la démonstration que l'utilisation sécuritaire n'est pas possible, alors [...] il faut bannir ce produit-là », insiste le vice-président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Jean Lacharité.

Le maire de Thetford-Mines demande l'aide de Québec

Selon le maire de Thetford Mines, Luc Berthold, la ministre des Ressources naturelles ne fait que « confirmer la volonté du gouvernement de mettre fin à l'exploitation de l'amiante définitivement au Québec ».

« Ça cause de l'inquiétude chez nous parce qu'on a encore plein d'installations minières », indique M. Berthold. « Faut pas se mettre la tête dans le sable [...] Même notre promoteur ici, qui avait un projet, n'est plus intéressé. »

Le maire souhaite que Québec apporte un soutien financier à sa municipalité pour qu'elle puisse survivre à l'ère « post-amiante ».

« On ne peut pas juste tourner la page puis dire qu'il ne s'est rien passé pendant 125 ans [...] Le gouvernement a ses responsabilités et il a même déjà été propriétaire de mines », explique Luc Berthold, le maire de Thetford-Mines.

Les villes d'Asbestos et de Thetford-Mines bénéficient déjà d'un fonds fédéral de 50 millions de dollars pour diversifier leurs économies. Mais le maire de Thetford-Mines souhaite aussi que Québec apporte un soutien financier à sa municipalité.

D'après un reportage de Julie Dufresne

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