Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Les Américains devraient avoir « honte » s'ils oublient Newtown, affirme Obama

Les Américains devraient avoir « honte » s'ils oublient Newtown, affirme Obama

Exhortant les élus du Congrès à se rappeler la tragédie de Newtown au Connecticut, le président Barack Obama a lancé avec émotion, jeudi, que les Américains qui ont oublié le massacre d'il y a trois mois « devraient avoir honte. »

Lors d'une allocution prononcée à la Maison-Blanche, le président, qui était entouré pour l'occasion des mères des victimes de la tuerie, a appelé les Américains à faire pression auprès de leurs représentants pour que ceux-ci appuient ses mesures en matière de contrôle des armes à feu.

Le président Obama s'est dit abasourdi de constater que si peu de temps après la fusillade survenue en décembre à l'école primaire Sandy Hook, et qui avait fait 26 morts dont une majorité d'enfants, la mobilisation politique semble déjà s'effriter.

« Ce n'est pas représentatif de qui nous sommes. Il y a moins de 100 jours que c'est arrivé [...] et le pays entier avait promis de faire quelque chose, que cette fois-ci, ce serait différent. Honte à nous si nous avons oublié. Je n'ai pas oublié ces enfants », a déclaré M. Obama.

Il a poursuivi en affirmant que ses mesures n'étaient en rien radicales, et que cela n'entraverait pas les droits des Américains au chapitre des armes.

Le président avait à peine terminé son discours qu'un sénateur républicain avait publié un communiqué dans lequel il illustrait toute la résistance à laquelle sera confronté le plan Obama dans le dossier du resserrement du contrôle des armes à feu.

Le sénateur de l'Utah Mike Lee a ainsi réitéré sa promesse de s'opposer aux propositions, à l'instar de ses confrères républicains Rand Paul et Ted Cruz.

Le président Obama a tenu son discours alors que les enquêteurs du Connecticut révélaient des détails concernant l'imposante réserve d'armes et de munitions retrouvée dans la maison d'Adam Lanza, le tireur fou de la tuerie de Newtown. Le jeune homme avait aussi abattu sa mère, Nancy, pendant la tuerie de décembre.

« Ces armes avaient été achetées en toute légalité et respect de nos lois actuelles, a dit le gouverneur du Connecticut, Dannel Malloy. Je ne sais pas ce que nous devons savoir de plus pour prendre des mesures vigoureuses pour prévenir la violence par les armes. Il faut agir, maintenant. »

Une tentative de resserrer le contrôle dans le domaine semble toutefois vouée à l'échec. Le leader de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid, a déjà raturé du projet de loi une mesure visant à interdire les armes d'assaut. On s'attend néanmoins à ce qu'il y ait un vote à titre d'amendement pour cette mesure dans le projet de loi principal sur le contrôle des armes à feu.

Les autorités ont également retrouvé, dans la maison des Lanza, un guide de la National Rifle Association (NRA) sur les principes de base du tir à l'arme de poing, de même que deux certificats de la NRA portant les noms de Ryan et Nancy Lanza.

La NRA, un lobby puissant qui représente les défenseurs du port d'armes et un important donateur aux campagnes des représentants américains, a déclaré jeudi que les données de la police étaient erronées.

« Il n'y a aucune preuve d'un lien de membre entre le tueur de Newtown Adam Lanza ni avec Nancy Lanza et la National Rifle Association. Déclarer le contraire est téméraire, faux et diffamatoire », a affirmé l'organisation dans un communiqué.

La NRA a longtemps répété qu'elle ne faisait que défendre le Deuxième amendement de la constitution américaine. Or, il est devenu évident ces dernières années que l'organisation reçoit du financement des fabricants d'armes et des firmes privées oeuvrant dans la sécurité.

On estime à environ 300 millions le nombre d'armes en circulation aux États-Unis, avec au moins une arme dans 45 pour cent des foyers du pays.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.